Elle se retenait de tous ses efforts au bord de la folie qui grimaçait devant son cerveau. Comment pouvait-elle supporter cette horrible chose de ne plus voir Fritz !
Elle se disait, maintenant, qu’il aurait dû rester en Alsace pour faire souche d’Alsaciens, afin que chaque pouce du sol soit foulé par ce fidèle peuple… mais elle faisait un retour sur elle-même… n’avait-elle pas bâti son mariage sur ce rêve ?…
Le feu mourait dans la cheminée. Le bois n’était plus qu’un tison ardent qui blanchissait par places. De temps à autre un craquement troublait la combustion et un écroulement se produisait. Les cendres glissaient, laissant à nu des braises qui devenaient noires.
L’esprit de Louise, fatigué de tournoyer dans le même chaos, s’en allait doucement vers cette image : ce feu, c’était son cœur, riche d’espoir au début. Il se consumait, il étouffait sous la cendre des luttes, et maintenant, il ne formait plus qu’une petite ruine noire qui gémissait faiblement dans une dernière révolte.