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Page:Fiel - Sur le sol d'Alsace, 1911.djvu/311

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SUR LE SOL D’ALSACE

tater la gaîté de son visage à l’annonce de la bonne nouvelle, et ce fut presque joyeuse qu’elle continua son chemin.

Sa joie grandissait en songeant qu’ils pourraient enfin, la mère et le fils, parler ensemble de la France. Tous ses soucis fuyaient devant cette réalité apaisante et imprévue…

Au premier domestique qu’elle aperçut en descendant de voiture, elle demanda :

— M. Fritz est là ?…

— Je ne sais pas, madame…

Sa déception ne fut pas profonde, car elle ne questionnait que le jardinier qui ne s’inquiétait pas de ceux qui entraient au château.

Elle s’engouffra dans le vestibule. Sur le paillasson épais, elle s’attarda pour faire tomber la neige accrochée à ses semelles. Elle enleva les quelques flocons qui fondaient sur son vêtement de loutre.

N’apercevant personne, elle appela :

— Fritz !

La femme de chambre accourut.

— C’est madame !… je ne savais pas que madame rentrerait si vite !…