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calme donne naissance à une idée saugrenue, mais Mme Lassonat espère, que, cette fois, l’âge des innovations imprévues est passé et que Suzette va devenir d’un commerce reposant.

Justine et Sidonie, toujours cuisinière et femme de chambre, ne sont pas moins surprises.

— Vous ne trouvez pas, Sidonie, que mamzelle Suzette est bien tranquille ?

— J’y pensais à l’instant, Justine. Il faut espérer qu’elle ne nous jouera plus de tours…

— Pour moi, le plus terrible, c’est quand M. Bob a été perdu… quelle histoire ? Et cette Suzette qui nous a ramené un autre petit monsieur, pour en faire un petit frère ! Quelle idée !

— Maintenant, j’en ris, Justine, mais ce jour-là, j’en ai eu des angoisses.

À ce moment, Suzette vint dans l’office où discouraient les deux domestiques. Elles se turent en voyant leur jeune maîtresse.

— Alors, vous disiez du mal de moi, que vous vous arrêtez de parler.

— Oh ! que non, répliqua Justine, on vous vantait, on racontait que notre petite demoiselle était bien changée à son avantage.

Suzette ne souriait pas plus que lorsqu’elle avait sept ans. Elle resta donc sérieuse et prononça simplement :

— J’essaierai de me perfectionner encore.