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Page:Fiel - Suzette et la vérité, 1933.pdf/120

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bouger, ces domestiques bien stylés lui convenaient. Il lui semblait être dans un royaume où elle allait régner.

— Qu’allons-nous faire, Suzette ? J’espère que tu vas me raconter une masse de bonnes histoires ?

— Je n’en connais pas beaucoup, répondit modestement Suzette.

Elle aurait volontiers narré la brouille Brabane-Lassonat, mais c’était plutôt mélancolique.

Cette page de sa vie lui donnait des remords, et elle craignait la gaîté de sa cousine ce qui l’aurait désolée davantage.

— Nous pourrions commencer par une partie de dames, et plus tard, je t’apprendrai à jouer aux échecs.

— Ce sera bien volontiers, cousine.

Le jeu de dames fut installé, mais Suzette comprit très vite que Mlle Duboul trichait.

— Oh ! cousine, vous n’avez aucun droit pour prendre ce pion !

— Tu crois ?

— J’en suis sûre… cela s’appelle tricher.

— Tu n’es guère aimable envers une malade qui souffre !

— Tricher ne vous guérira certainement pas ! dit Suzette d’un ton sec.

— Tu aurais dû feindre de ne t’apercevoir de rien.

— Et la vérité.