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se produirait sans doute et elle se promettait de tancer d’importance cette Suzette, redresseuse de torts.

En diplomate, elle détourna la conversation et glissa un mot d’éloge à la femme de chambre, pour le dîner si bien réussi. Elle préparait ainsi les voies pour amadouer Justine qui allait, sans tarder, être mise au courant de la révélation de Suzette.

On passa au salon. Les quatre jeunes amis étaient dans un angle et regardaient des cartes postales.

Mme Lassonat leur offrit des bonbons et eut l’étourderie de dire à Marie :

— Prends-en deux, ma belle mignonne.

— Oh ! maman ! s’exclama Suzette.

— Qu’y a-t-il donc ?

— Sans faire attention, tu as dit « belle » à Marie.

Suzette avait protesté avec tant de force que tout le monde la regardait.

Mme Brabane, de nouveau interrogea :

— Que veux-tu insinuer, Suzette ?

La fillette hésita une seconde, puis les oreilles terrifiées des Brabane et des Lassonat entendirent :

— Je trouve que la politesse exagérée est un sentiment pernicieux. Maman vous laisse croire que Paul et Marie sont beaux, afin de ne pas vous causer de peine. Mais la vérité,