— Mais oui. Puis, je l’ai prévenue que vous vouliez son terrain.
— Comment ! rugit M. Pirotte, tu t’es mêlée de cela ?
De riant, il était devenu furieux.
Suzette répartit imperturbable :
— Elle a été fort divertie de connaître vos vues.
— Elle a dû joliment se moquer de moi ! cria M. Pirotte de plus en plus agité.
— Vous n’ignorez pas, M. Pirotte, que la moitié du monde se moque de l’autre moitié.
— Tu es inouïe.
— Vous parlez comme maman. J’ai voulu vous éviter des mensonges et des courses inutiles qui paraissaient vous déplaire. Je vous ai rendu un grand service, croyez-moi, ayant appris que cette dame a donné, depuis plusieurs mois déjà, ce terrain à son neveu.
— Scélérate !
— Qui… la dame ?
— Oui, et toi, aussi ! mais elle t’a menti, j’en suis sûr !
— Vous tenez donc à lui donner vos fraises vos poires, vos…
— Mon projet est éventé ! tu me fais un tort considérable !
— Que non ! c’est vraiment dommage, Monsieur, que vous aimiez vivre ainsi dans le mensonge, sans quoi, vous me seriez fort sympathique.
Bouche bée, M. Pirotte ne peut rien trouver