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dans les bois où M. et Mme Pirotte emmenaient leurs hôtes.

Un jour, Suzette fit la connaissance de la femme d’un garde. Elle se trouva si bien dans cette maison forestière, qu’elle eut subitement l’idée de demeurer dans cette forêt. Il lui semblait qu’elle était née pour vivre parmi la nature fruste.

Elle demanda donc à ses parents, l’autorisation de causer avec cette brave femme, ce qu’on lui accorda. Elle avait, au préalable, cru bon de s’informer si elle ne serait pas gênante durant une demi-heure.

Naturellement, la femme du garde qui se prénommait Elvire, avait acquiescé à cette requête, heureuse de plaire à une jeune invitée de son maître.

Il fut donc convenu que Suzette serait reprise à la fin de la promenade.

Dès qu’elle fut seule avec Elvire, elle lui dit :

— Je voudrais vivre en paix, dans une belle forêt.

— La paix, répondit la femme, on ne l’a pas toujours, il y a les animaux.

— Les animaux sont véridiques, prononça Suzette. Quand on connaît leurs instincts, on s’arrange pour ne pas leur laisser de prise. Ainsi tout le monde sait, que quand un chat a faim, il vole. Si on lui donne de la nourriture en suffisance, on n’a pas à craindre ses larcins.

— C’est juste, mais il faut y penser. Alors,