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M. Pirotte ne comprenait rien à ce qui se passait. Il était content de son garde et n’avait qu’à se louer de la femme qui lui apportait des fraises des bois, des nèfles, des cornouilles ; selon les saisons.

Il demanda :

— Voudriez-vous me dire ce que vous avez ?

Les deux belligérants parlèrent à la fois, et Suzette crut devoir intervenir :

— Ils m’ont demandé leurs vérités et je me suis exécutée…

M. Pirotte s’exclama, sa femme éclata de rire. M. Lassonat était furieux et Mme Lassonat prit sa fille par la main et l’entraîna.

Durant ce temps, le garde criait qu’il ne resterait pas au service de « Monsieur » qui avait des invités insupportables chez lui et qui venaient faire la loi dans sa forêt.

La femme glapissait d’une voix suraiguë pour donner le tumulte et accusait son maître d’avoir envoyé cette Mam’zelle pour les humilier.

M. Pirotte étendait les mains comme un chef d’orchestre pour essayer de calmer le ménage, mais il perdait sa peine.

Il fut obligé de quitter la place, assourdi, se contentant d’intimer à son garde, l’ordre de venir chez lui le lendemain.

Il rejoignit les Lassonat qui morigénaient Suzette. Cette dernière, fort calme, écouta l’admonestation, se bornant à déclarer :

— Des gens qui me demandent ce que je