plus trop comment les coordonner et les mots de trahison, lâcheté, ambition, sautaient dans son cerveau et il en ressentait un malaise abominable.
— Ma tante, ma tante !
— Qu’y a-t-il donc, mon neveu ?
— Vous savez la nouvelle ?
— Eh ! non, parle vite, ton visage m’épouvante.
— Sylviane est fiancée.
— Eh ! mon Dieu. On ne m’a rien annoncé.
— Elle n’a pas osé sans doute, parce que je suis votre neveu, et qu’elle m’a refusé. Vous vous doutez avec qui elle est fiancée ?
— Pas du tout.
— Mais avec Roger de Blave !
— Tu es fou ! Il ne songe nullement à se marier.
— On dit cela ! Moi, ne l’ai-je pas répété ? il m’a suffi de voir Mademoiselle Foubry pour changer d’avis.
— Roger ne pense pas à se marier, mais naturellement les bonnes langues ont marché.
— Il n’y a pas de feu sans fumée, ma tante.
— Tu divagues, mon neveu ; il n’y a pas de fumée sans feu, dit-on.
— Je ne sais plus où j’en suis.
— Sois calme. Je vais te confier un secret. Roger de Blave entrera à la Trappe.
— Oh ! c’est vrai ? Il vous l’a certifié ? C’est sûr ? Quel soulagement c’est pour moi !
— Mais, il y a un mais, il m’a chargée de transmettre à Sylviane une demande pour son cousin.
— Et vous le ferez ?
— J’y suis forcée. Sylviane statuera.
— Il vaut mieux que je disparaisse !
— Ne dis pas de folies, Luc !
— Quelle idée ai-je eu de revenir en France, ce printemps ! Je voyageais avec la paix, et c’en est fini de la tranquillité de mes jours !
— C’est ce qu’on appelle le destin.
— Ma tante, je vais partir ce soir, je ne puis