Page:Fiel - Trop belle, 1926.djvu/117

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— Il se rappellera bien qu’il n’a pas laissé d’adresse à sa tante… que diantre !… suggérait son mari amusé il n’y a que trois jours… il écrira soyez certaines…

Sylviane ne parlait plus. Cette dernière circonstance l’anéantissait.

Les préparatifs de départ furent vite menés.

Successivement, Annette Logral et sa grand’mère, Louis Dormont et Francis Ballor prirent le train pour le retour.

Madame Bullot voyagea avec les Foubry, essayant de réconforter Sylviane qui tremblait à l’idée que Luc pouvait être reparti pour la Chine.

L’arrivée à Paris ne fut pas des plus gaies et la pauvre Sylviane imaginait autrement la rentrée dans l’appartement familial.

Elle l’avait peuplé de la présence de Luc, de ses rêves de bonheur et il restait comme vide au départ, avec une question angoissante de plus.

Elle errait parmi les pièces, avec toujours la même question à la pensée : Où est-il ?… que fait-il ?

À peine osait-elle se présenter chez Madame Bullot. Elle savait qu’à la première nouvelle reçue de son neveu, la vieille dame la ferait prévenir, aussi ne se risquait-elle pas à subir des déconvenues.

Madame Foubry se désolait. Elle avait cru enfin avoir un gendre et il disparaissait par le plus malencontreux des hasards.

Le colonel était bien allé s’enquérir dans quelques hôtels de la présence du voyageur, mais ses recherches avaient été infructueuses.

Il y avait huit jours que cette situation durait. Chaque soir, Sylviane se couchait désespérée, comptant que le sommeil lui donnerait l’oubli, mais il était agité et hanté de cauchemars qui témoignaient de sa préoccupation.

Le réveil se trouvait brisée, mais un espoir la vivifiait de nouveau. Le temps clair, le soleil, lui infusaient un courage neuf et elle attendait…

Il lui était pénible de reprendre sa vie accoutumée. Heureusement on était en plein été et la tota-