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Page:Fiel - Trop belle, 1926.djvu/154

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— Merci… merci !… articula Marie Vidal.

— Je ne sais comment vous exprimer ma reconnaissance… proféra le musicien tremblant d’émotion.

Après une entente au sujet des offres ultérieures qui pourraient être faites à Sylviane, elle quitta le ménage délirant de bonheur.

Enfin, elle revint chez elle, joyeuse de l’allégresse donnée. Elle racontait à ses parents la scène émouvante dont ils attendaient le récit avec impatience, quand Luc entra :

Quelle flamme vous avez dans les yeux… chère Sylviane… Que vous est-il survenu ?… qu’avez vous fait de votre après-midi ?

En souriant, Sylviane répliqua, voulant être malicieuse pour la dernière fois sur ce sujet :

— Faire de la musique…

Le front de Luc se rembrunit.

Alors, sa fiancée commença doucement :

— Je vais vous causer un grand étonnement… Luc… j’ai renoncé à la musique pour toujours… c’est-à-dire que je ne composerai plus… j’ai rompu avec le public… je jouerai peut-être encore quand vous m’en témoignerez le désir… mais je ne veux plus y consacrer mon temps qui vous appartient désormais…

— Oh ! Sylviane… s’écria Luc stupéfait… jamais je ne vous aurais demandé ce sacrifice… mais il me rend fou de joie…

— Je le vois… Luc… c’est dans votre visage qu’est maintenant cette flamme joyeuse…

— Cependant… je vais passer pour un égoïste…

— Mais non… rassurez-vous… Si vous êtes pour beaucoup dans ma décision… vous n’y êtes pas pour tout… n’ayez aucun scrupule… Je vous raconterai cela plus tard.

Le colonel Foubry qui lisait une brochure non loin des jeunes gens, se rapprocha et il dit :

— Sylviane vous raconte sa belle action ?

— Son sacrifice de renoncer à la gloire qui l’attend ?

— Ce n’est pas tout…