Page:Fiel - Trop belle, 1926.djvu/69

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

savait qu’il tenterait l’impossible pour amener la solution qu’il désirait.

Le retour se fit gaîment.

Ils rentrèrent dans Vichy et Sylviane, était-ce hasard ou préméditation, les vit passer.

Luc marchait aux côtés d’Annette et elle saisit le doux regard de celle-ci qui se posait sur le visage souriant de Luc.

Il se penchait vers elle et il semblait que ses paroles lui agréaient.

La pauvre Sylviane cacha son chagrin. Elle n’alla pas au-devant d’eux et resta cachée derrière l’arbre qui la dérobait à leur vue.

Ses parents étaient restés à l’hôtel, absorbés par une visite. Elle avait fait quelques courses et s’était assise durant un moment dans le parc, songeant à la promenade d’Annette.

Elle avait éprouvé un coup douloureux en la revoyant, le teint avivé par la course, aux côtés de Luc.

Soudain Louis Dormont et Francis Balor furent devant elle :

— Comment, vous êtes seule, mademoiselle ? dit Louis, je vous croyais en promenade.

— Seule ! renchérit Francis, c’est incroyable !

La jeune fille, arrachée brusquement à ses pensées, les regardait d’un air lointain. Elle ne put leur répondre tout de suite, et, quand elle retrouva sa présence d’esprit, ce fut pour se lever et dire :

— Non, je ne me suis pas promenée, j’avais de la correspondance en retard. Il faut que je rentre, l’heure du dîner est proche, et je crains que mes parents ne me cherchent.

Rapide, elle salua et s’enfuit, laissant les deux jeunes gens marris.

— Il me semble que mademoiselle Foubry fait fi de nous, ce soir, murmura Louis.

— Il faut s’attendre aux caprices avec les jolies femmes.

— Surtout quand cette femme est aussi indépendante que spirituelle.