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CHAPITRE X.



M. BLIFIL ET JONES SE MONTRENT SOUS UN JOUR DIFFÉRENT.

M. Blifil étoit loin d’éprouver au même point que Jones l’aimable sentiment de la pitié ; mais, en revanche, il possédoit à un plus haut degré que son camarade une qualité bien supérieure, l’amour de la justice. Il suivoit en cela les préceptes et l’exemple de Thwackum et de Square. Ces deux personnages avoient beau parler souvent de la pitié, il étoit évident que Square la jugeoit incompatible avec la règle de la justice, et que Thwackum avoit pour principe d’exercer la justice, et de laisser au ciel la pitié. Ils différoient pourtant un peu d’opinion sur la manière de pratiquer cette sublime vertu, à l’aide de laquelle Thwackum eût été capable de détruire une moitié du genre humain, et Square l’autre moitié.

M. Blifil avoit gardé le silence, en présence de Jones ; mais après un mûr examen, il ne put souf-