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CHAPITRE VI.



INSENSIBILITÉ DE JONES AUX CHARMES DE SOPHIE, JUSTIFIÉE PAR DES MOTIFS QUI LE RABAISSERONT PEUT-ÊTRE DANS L’ESTIME DES BEAUX-ESPRITS, PASSIONNÉS POUR LES HÉROS DE NOS COMÉDIES MODERNES.

Nous craignons que deux sortes de personnes n’aient déjà conçu du mépris pour notre héros. Les unes le trouveront bien sot, d’avoir négligé l’occasion de s’approprier la fortune de M. Western ; les autres ne lui pardonneront pas sa froideur pour une fille charmante, qui sembloit prête à se jeter dans ses bras, s’il eût daigné les lui ouvrir.

Nous ne nous flattons pas de pouvoir le justifier sur ces deux points. Le premier n’admet pas d’excuse, le second en paroît peu susceptible. Cependant, comme un exposé fidèle des faits adoucit quelquefois la gravité d’une accusation, nous allons les rapporter dans toute leur simplicité. Le lecteur jugera ensuite si M. Jones mérite, ou non de l’indulgence.