Page:Fielding - Tom Jones ou Histoire d'un enfant trouvé, tome 1.djvu/363

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fliger de la sorte. Un événement qui peut arriver à toute heure, que chaque élément, chaque particule de matière qui nous environne, peut produire, et auquel nul mortel ne sauroit échapper, ne doit nous causer ni surprise, ni regrets.

« Mon médecin m’ayant averti, et je l’en remercie, que je touchois au moment de vous quitter, j’ai désiré de m’entretenir un instant avec vous, avant que la maladie qui menace, je le sens, de m’accabler, m’en ait ôté la faculté.

« Quoique mes dernières volontés soient consignées, depuis long-temps, dans mon testament, je veux apprendre moi-même à chacun de vous ce qui le concerne, afin d’avoir la consolation de vous voir tous satisfaits.

« Mon neveu Blifil, je vous laisse toute ma fortune, à l’exception d’une rente viagère de cinq cents livres[1] que je vous charge de payer à votre mère, d’une terre de cinq cents livres de revenu, et d’une somme de six mille livres, dont j’ai disposé ainsi qu’il suit :

« C’est à vous, monsieur Jones, que je donne la terre de cinq cents livres de revenu. Comme je connois les inconvénients qui résultent du défaut d’argent comptant, j’y ai ajouté mille livres

  1. On sait que la livre sterling répond à environ vingt-cinq de nos francs.Trad.