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touché cette corde, il n’y a plus de repos pour moi.

— Calmez-vous, mon ami. Quelques jours de plus ou de moins ne font rien à la chose. Les blessures de l’honneur ne ressemblent pas à celles du corps. Elles ne souffrent point d’un léger retard dans l’application du remède. Peu importe que vous ayez satisfaction dans une semaine, ou sur l’heure.

— Mais supposez que mon état empire, et que je meure des suites de ma blessure ?

— Eh bien, alors votre honneur n’aura besoin d’aucune réparation. Je rendrai témoignage à la noblesse de votre caractère, et j’attesterai au monde entier, que vous aviez l’intention de vous conduire en homme de cœur, si le ciel vous eût conservé la vie.

— Le retard n’en est pas moins pénible pour moi. Tenez, vous êtes militaire, j’ai presque honte de la confidence que je vais vous faire ; quoique j’aie mené une vie assez déréglée, au fond du cœur, et dans les moments de réflexion, je suis réellement chrétien.

— Je le suis aussi, je vous assure, et des plus zélés. J’ai été, tantôt, ravi de la manière dont vous avez pris, à table, la défense de votre religion ; et maintenant, jeune homme, à vous parler sans détour, je suis fâché de voir, que vous