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païennes, qu’elle a depuis long-temps chassées de l’Olympe, et dépouillées de leur immortalité. Lord Shaftesbury observe, qu’il n’y a rien de plus froid que l’invocation d’une muse, par un moderne. Il auroit pu ajouter, qu’il n’y a rien de plus absurde. Un moderne feroit beaucoup mieux d’invoquer, comme l’auteur d’Hudibras, un pot de bière : et qui sait si cette liqueur n’a pas inspiré plus de rimeurs, que les fabuleuses eaux de l’Hippocrène, ou de l’Hélicon ?

Les seuls agents surnaturels qu’il soit, pour ainsi dire, permis d’introduire aujourd’hui dans un ouvrage, ce sont les esprits ; mais nous conseillons de ne pas abuser de cette ressource. Il en est de ces êtres fantastiques, comme de l’arsenic et d’autres drogues dangereuses en médecine : il faut en user avec une extrême précaution, pour peu qu’on craigne de manquer son but, ou d’apprêter à rire au lecteur.

À l’égard des lutins, des fées, et des êtres chimériques du même genre, nous nous abstenons exprès d’en parler. Nous ne voulons point gêner l’essor de ces imaginations prodigieuses, qui se trouvent trop resserrées dans les bornes de la nature humaine. Leurs œuvres sont des créations, et ne doivent être assujetties à aucune règle.

L’homme est, sans contredit, le plus noble sujet qui se présente à la plume de l’historien,