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dont vous m’assurez que vous avez complétement triomphé. Que dois-je penser, ma chère Sophie, si vous ne pouvez supporter un simple badinage qui n’attaque que son habillement ? Je commence à craindre que vous n’ayez été bien loin avec lui, et je doute presque de votre franchise…

— Assurément, madame, vous vous trompez fort, si vous croyez que je m’intéresse à lui le moins du monde.

— À lui ? vous m’avez sans doute mal comprise ; je n’ai parlé que de son habillement. Dieu me garde de blesser votre goût par toute autre comparaison. Je ne suppose pas, ma chère Sophie, que si votre M. Jones eût ressemblé à ce jeune homme…

— Je croyois, madame, vous avoir entendu dire qu’il avoit bon air.

— Qui, je vous prie ? dit lady Bellaston.

— M. Jones, répondit Sophie (et se reprenant aussitôt), M. Jones ! non… non, je vous demande pardon, je parle du jeune homme qui étoit ici tout à l’heure.

— Ô Sophie ! Sophie ! ce M. Jones, je le crains, ne vous sort point de l’esprit.

— Sur mon honneur, madame, M. Jones m’est aussi indifférent que le jeune homme qui vient de nous quitter.

— Sur mon honneur, je le crois. Pardonnez-moi