vaisseau ? Ni la loi, ni la conscience ne s’opposent à ce projet. Car le vaurien, quoique bien mis, n’en est pas moins, je vous le jure, un mauvais sujet aussi bon pour la presse[1], qu’aucun de ceux qu’on ramasse dans les rues. Sous le rapport de la conscience, c’est un acte presque méritoire de préserver une jeune personne de sa ruine. Je dis plus, vous rendrez service au jeune drôle ; car à moins que par malheur il ne réussisse auprès de ma cousine, vous le sauverez probablement de la potence, et peut-être lui fournirez-vous l’occasion de faire sa fortune d’une manière honnête. »
Lord Fellamar remercia sincèrement lady Bellaston de la part qu’elle daignoit prendre à une affaire, au succès de laquelle il attachoit le bonheur de sa vie. Il lui dit qu’il ne voyoit dans le moment aucune objection contre le projet de la presse, et qu’il alloit s’occuper de le mettre à exécution. Il la conjura ensuite de vouloir bien communiquer sans délai ses propositions à la famille, qu’il laissoit, ajouta-t-il, maîtresse de régler à son gré tous les arrangements de fortune. Enfin, après mille brûlantes protestations d’amour pour miss Western, il prit congé de lady Bellaston. Elle ne le laissa point partir sans lui recommander instamment d’épier les démarches de Jones, et de
- ↑ Enrôlement forcé des matelots, en Angleterre.Trad.