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comme le paysage avec une intelligence toute scientifique de la perspective ; et s’il ne précédait point cette fois les techniciens de Toscane et d’Ombrie, tout au moins ses découvertes étaient-elles contemporaines des leurs.

De l’année 1432 date également un portrait désigné sous le nom de Timothée (National Gallery). C’est un homme assez jeune, glabre, coiffé d’un chaperon vert aux pans inégaux et qui tient de la main droite un rouleau de parchemin couvert d’un texte.





Jean Van Eyck
L’Homme à l’œillet
(Musée de Berlin)


Le bras gauche s’accoude sur un appui de pierre où se lit d’abord un mot en caractères grecs : Tymotheos ( ?) puis une devise : Léal Souvenir, et enfin une inscription latine par laquelle nous apprenons que l’œuvre fut terminée le 10 octobre de l’année 1432. Timothée n’est sans doute point le nom du personnage représenté ; il y a lieu de croire que c’est quelque savant « docteur en décrets » ou quelque humaniste des Flandres. Il n’est pas beau ; ses narines et sa bouche épaisses, sa mâchoire pesante, ses grosses pommettes lui donnent un air de rusticité