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Page:Fierens-Gevaert, La renaissance septentrionale - 1905.djvu/64

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miniature est comme un petit tableau de genre, plein d’intimité et de douceur familière. »[1]

Jean de Bruges renouvelle l’art des miniaturistes parisiens à qui — reconnaissons-le — son génie devait beaucoup.





La Fuite en Égypte
Volet d’un tabernacle.
Ecole de Broederlam, vers 1380. Collection Cardon. Bruxelles.


Le maître brugeois dessina en outre les premiers cartons des célèbres tapisseries de l’Apocalypse, conservées dans la cathédrale d’Angers, en s’inspirant précisément des enlumineurs français. Ces tapisseries furent exécutées pour Louis d’Anjou, frère du roi Charles V. Jean de Bruges en conçut l’ordonnance d’après les images d’un manuscrit du XIIIe siècle, prêté par le souverain de France à son frère Louis.[2] Commencée en 1376,

  1. P. Mantz : La Peinture franç. p. 156.
  2. Pour Mr L. Delisle les tapisseries d’Angers rappellent plus vivement deux manuscrits conservés à Cambrai et à Metz, que le manuscrit de Charles V portant aujourd’hui le n° 403 du fonds français de la Bibliothèque nationale de Paris. Le grand séminaire de Namur possède de son côté un manuscrit daté de 1360, renfermant 86 miniatures, dont un certain nombre sont très semblables