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I

L’Art Cosmopolite du XIVe siècle[1].

Dans les œuvres septentrionales exécutées durant le dernier quart du XIVe siècle et les premières années du XVe, la critique a cru distinguer les caractères d’un art cosmopolite qui aurait trouvé à Paris son foyer et reçu des maîtres parisiens la doctrine, les recettes, les caractères d’une école. Que cet art international ait existé avec la vitalité et l’autonomie que l’on croit, c’est ce que nous avons quelque peine à admettre. Il reste bien acquis toutefois — et les démonstrations de Courajod en donnent la pleine certitude — que les maîtres flamands et wallons furent les représentants les plus remarquables de cet art « parisien ». Très naturellement Paris les attirait ; étrangers et souverains affluaient dans ce grand centre ; les grands vassaux y avaient des hôtels et nos maîtres y suivaient leurs seigneurs. On sait que la noblesse parisienne du XIVe siècle s’était embourgeoisée et qu’elle précipita l’éclosion d’un art plus positif, plus soumis aux réalités terrestres. Nos maîtres ont été les premiers et les plus grands interprètes de ces aspirations nouvelles et bien qu’on ne puisse pas dire que l’art flamand soit de toutes pièces réaliste, son destin, dès le début, devait l’entraîner aux interprétations objectives de la nature.

  1. Nous ne donnerons pas de bibliographie pour ce premier fascicule et nous renvoyons le lecteur à celle publiée dans notre Renaissance septentrionale (même éditeur), livre traitant du XIVe siècle Flamand et den von Eyck et dont la bibliographie comprend 112 numéros. Les principaux travaux parus depuis sont : K. Voll. Die altniederländische Malarat, Leipzig, 1906 ; Henri Hyrans. Les van Eyck, Laurens, Paris, 1907 ; André Coenen. Quelques points obscurs de la vie des frères von Eyck, Liège, 1907 ; L. de Fourcaud. Article sur les van Eyck dans l’Histoire de l’Art. t. III. Armand Colin, Paris, 1907 ; W. H. Jarbes Weals. Hubart and John van Eyck, their life and work, John Lane, Londres, 1907.