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Le Maître de la Légende de sainte Lucie

L'église de Saint-Jacques à Bruges possède un tableau en longueur représen- tant les scènes du martyre de sainte Lucie (Fig. LXXIV). L'œuvre se divise en trois parties ; à droite, la sainte parlant avec sa mère et faisant entrer chez elle un groupe de pauvres ; au centre, sainte Lucie comparaissant devant le consul Paschasius ; à gauche la sainte traînée par les boeufs. Au-dessus de la partie centrale on lit « Dit • was • ghedaen • int • jaer • M • CCCC • ende • LXXX • » « Ceci fui exécuté en l'année 1480. " — Dans le fond de la scène de gauche, on aperçoit Bruges, dominée par les Jours de Saint-Sauveur et de Notre-Dame (i). Le tableau, malheureusement fendu dans le sens horizontal, se rattache à la fois à l'atelier de Bouts et à celui de van der Goes. Les gueux qui viennent demander l'aumône ont cette réalité populaire introduite dans l'art par les bergers du Retable de Portinari. La scène de la comparution fait penser plutôt à Bouts. Mais le coloris, harmonisé par des teintes assez sombres, la dureté des types masculins, l'insuffisante intelligence des formes corporelles contrastant avec l'exécution précise des plantes, des étoffes et des archi- tectures, constituent les caractères déterminés d'un maître de second ordre appartenant au dernier quart du XV" siècle. Enfin il faut noter particulièrement la présence des tours de Bruges '

On voit de même apparaître deux tours brugeoises dans un tableau du Musée

(M Cf. la description que Jdintx Weal« donne de celte txuvrc dans ton GuiJt d« Rmfcf, pp. 146 et 147.