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Page:Fierens-Gevaert - La Peinture en Belgique, volume 1.djvu/297

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XVI

Le Maître de la Légende de sainte Ursule.

Dans la chapelle du couvent des Sœurs-Noires de Bruges on voit deux œuvres d'un contemporain de Memlinc encore fort attaché au vieux style des miniaturistes brugeois. C'est d'abord un double fragment de triptyque montrant la Synagogue et l'Église ; la première, les yeux bandés, laisse choir les tables de la Loi ; l'Église, vêtue avec richesse et tenant de la main droite un calice, s'avance majestueusement vers le Christ (i). Ces deux petits volets accusent les débuts du dernier quart du XV' siècle. L'autre œuvre semble un peu postérieure ; c'est un retable — ou du moins deux volets de retable — où sont représentés huit épisodes de la légende de sainte Ursule (Fig. CIX). En voici l'énumération d'après James Weale : i. Agrippinus, roi des Pietés, entouré de sa Cour, remet une lettre à un héraut d'armes qui porte le mes- sage à Théonote, roi des Cumériens, père de sainte Ursule, dont Agrippinus demande la main pour son fils Conan ; 2. Florentina, fille d'Agrippinus et sœur de Conan, s'embarque en présence de son père et de sa mère pour le pays des Cumériens, accompagnée de seize cents vierges ; 3. Arrivée de sainte Ursule à Tiel, sur les rives du Waal, où elle est reçue par Sigiilindis ; 4. Arrivée de sainte Ursule à Cologne. Un ange, cette fois, la reçoit. Évocation imaginaire de la grande ville

(1) Cf. WiALB, Jamu. Brugtt tl ut environs, 1884.