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Le Maître des Figures de Femmes à mi-corps.
On l'appelle communément : le Maître des demi-figures de femmes. C'est un peintre du Brabant ou des Flandres qui a créé de charmantes figures de femmes écrivant, lisant, faisant de la musique. Les modèles, traités en buste, sont choisis, semble-l-il, dans la haute société française du temps de François I". Les costumes et le décor, — avec des lambris et des vitres en losange très caractéristiques, — sont français. L'une des œuvres les plus remarquables de cet artiste est celle que conserve le comte Harrach : Trois jeunes filles faisant de la musique. Les trois gracieuses musiciennes chantent une version inédite d'une œuvre de Clément Marot, un texte plus ancien que celui qui fut imprimé. Enfin les lettres qu'écrivent ces « Femmes à mi-corps » sont toujours rédigées en français. Pourtant l'origine flamande de leur créateur est certaine. On le croit en général sorti de l'école de Bruxelles, — sans doute parce que l'on subit inconsciemment la suggestion des critiques qui proposent de l'identifier avec Jehan Clouel dit Janel, lequel était fils, très vraisem- blablement, d'un peintre bruxellois. Le Maître des Femmes à mi-corps nous semble plutôt, sinon d'origine, du moins de formation brugeoise.
Nous avons dit en parlant d'Ambrosius Benson que les productions de ce succes- seur de Gérard David présentaient de très grandes ressemblances avec celles du Maitre des demi-figures- Il existe dans la collection de Limburg-Stirum un délicieux tableau représen- tant une Fête de Famille en phin air au château de "Rumbeke (Fig. CLXIX) où les dames