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248 tES PRIMITIFS FLAMANDS

d'Anvers en i5ti et le vieux chroniqueur signale le maître comme " peinlre d'images de Marie entourée d'anges ». « J'ignore, dit-il, s'il était l'ancêtre de Clève le fou. »

Aucun œuvre n'a pu être restituée avec une certitude entière à cet artiste. D'après MM. Kaemmcrer, Justi, Firmenich-Richarfz, Hulin et Wauters, Josse van Clève le vieux doit être considéré comme l'auteur du groupe d'oeuvres attribuées au » Maître de la Mort de Marie », nom donné à l'artiste qui peignit le triptyque de la Mort de la Vierge commandé en i5i5 par Nicaise Hacquenay de Cologne (original à Munich, copie au Musée de Cologne). Pour M. von Wurzbach cette hypothèse est insoutenable. Voici les arguments avec lesquels l'auteur du JSiederlàndisches Kunstler-Lexikon, combat cette identification acceptée par la presque généralité des critiques : i" Il n'existe pas d'oeuvre absolument authentique de Josse van Clève le vieux pouvant servir de base d'appréciation; z° On a relevé sur le volet d'un retable de Dantzig attribué au « Maître de la Mort de Marie » un monogramme comprenant les lettres J. V. A. B. Ces mêmes initiales ont été retrouvées sur la petite Mort de Marie du Musée de Cologne. Mais ces quatre lettres sont-elles les initiales de Josse van der Becke plutôt connu sous le nom de Josse van Clève? Sur une bordure de vêtement on lit dans le retable de Dantzig l'inscription : Corrancifel : van : Banos : mal. Il est vrai qu'on ne connaît point de peinlre de ce nom. Mais rien ne dit qu'il n'ait pas existé; 3" De ce que plusieurs des peintures attribuées à Josse van Clève le vieux proviennent d'églises italiennes, on en a conclu que cet artiste avait fait au moins trois fois le voyage d'Italie (i5o6, i523 et i53o). L'hypothèse de ces voyages ne s'appuie sur aucun fait. Rien non plus ne prouve que la famille Hac- quenay ait appelé l'artiste à Cologne, en i5i5 pour y peindre la Mort de Marie.

Malgré les objections de M. von Wurzbach nous sommes tenté d'admettre l'iden- tification de Josse van Clève le vieux avec le Maître de la Mort de Marie. Où il convient de se mettre en garde, c'est quand on aborde le « trésor disparate » catalogué sous le nom de cet artiste. Signalons les oeuvres principales conservées à l'étranger : Le triptyque de la Mort de Marie et le retable de la "Vie de Marie (Dantzig) men- tionnés plus haut, une Adoration des Bergers et une Sainte Famille dans la collection Balbi-Senarega, Gênes, une Adoration des Mages portant les blasons des van Clève et des la Marke, au Musée de Naples, une Adoration des Mages à Dresde (provenant de Gênes), un Crucifiement avec Cène et "Descente de Croix, au Louvre (même lieu d'ori- gine), une Adoration des Mages à l'église de San Donato à Gênes, triptyque com- mandé par le praticien Stefano Razzo. D'autres tableaux sont attribués au maître de la Mort de Marie à Vienne, à Berlin, à Prague, à Saint-Pétersbourg, à Francfort, à Hambourg, dans les collections Kleinberger, Kann et Trolli à Paris, dans les galeries Weber à Hambourg, Holford et Salting à Londres, etc.