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ANTOINE VAN DYCK



I


On considère habituellement Antoine Van Dyck comme un peintre peu flamand. La grâce raffinée de sa personne, de ses manières, de ses modèles, le cosmopolitisme de son existence, et même la fluide souplesse de sa technique affaiblissent le caractère de son art aux yeux de ses critiques, de ses historiographes et de bon nombre de ses compatriotes. De ce que son génie se pare d’une fantaisie parfois ondoyante, de ce que sa physionomie morale est en apparence très différente de celle des grands Anversois du XVIIe siècle, de ce qu’il vit loin de sa patrie pendant le dernier quart de son existence et n’est point fidèle à la « manière flamande », on en conclut qu’il est comme une fleur très rare et très pure arrachée du sol natal, et qui ne s’est épanouie qu’imparfaitement à l’étranger…

Combien injuste est cette condamnation ! Van Dyck possède des vertus autochtones, locales. S’il en a conquis d’autres par le commerce avec les maîtres italiens, y pouvons-nous voir un amoindrissement de son art ? La