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centimètres de long sur 4 de large, à l’extrémité de laquelle s’élève la tige du crampon, en faisant avec la plaque ou un angle droit (fig. 289), ou un angle égal à celui que forme le toit avec la verticale (fig. 290).

Fig. 289.

La patte se glisse entre les ardoises ; mais pour plus de solidité, on remplace par une lame de plomb l’ardoise sur laquelle elle reposerait, et l’on cloue ensemble au-dessus d’un chevron, cette lame et la patte du crampon. Le conducteur est retenu dans chaque fourchette par une goupille rivée, et les crampons sont placés à environ 5 mètres les uns des autres.

Fig. 290.

Le conducteur, après s’être replié sur la corniche du bâtiment (fig. 282) sans la toucher, s’applique contre le mur le long duquel il doit descendre dans le sol, et se fixe au moyen de crampons que l’on fiche ou que l’on scelle dans la pierre. Arrivé en D ou en D′ dans le sol, à 50 ou 55 centimètres (18 ou 20 pouces) au-dessous de sa surface, il se recourbe perpendiculairement au mur suivant DE ou D′E′, se prolonge dans cette nouvelle direction l’espace de 4 à 5 mètres (12 à 15 pieds), et s’enfonce ensuite dans un puits EF, ou dans un trou E′F′ fait dans la terre, de la profondeur de 4 à 5 mètres (12 à 15 pieds), si l’on ne rencontre pas l’eau, mais de moins si on la rencontre plus tôt.

Le fer enfoncé dans le sol, en contact immédiat avec la terre et l’humidité, se couvre d’une rouille qui gagne peu à peu son centre et finit par le détruire. On évite cette altération en faisant courir le conducteur dans un auget rempli de charbon DE ou D′E′, qu’on a représenté plus en grand dans la figure 291. On construit l’auget de la manière suivante :

Après avoir fait dans le sol, une tranchée de 55 à 60 centimètres (20 à 22 pouces) de profondeur, on y pose un rang de briques à plat, sur le bord desquelles on en place d’autres de champ ; on met une couche de braise de boulanger de l’épaisseur de 3 à 4 centimètres (1 à 1 ½ pouce) sur les briques du fond ; on pose le conducteur DE par-dessus ; on achève de remplir l’auget de braise, et on le ferme par un rang de briques. La tuile, la pierre ou le bois peuvent également être employés pour former l’auget. On a l’expérience que le fer, ainsi enveloppé de charbon, n’éprouve aucune altération dans l’espace de trente années. Mais le charbon n’a pas seulement l’avantage d’empêcher le fer de se rouiller dans la terre ; comme il conduit très-bien la matière électrique quand il a été rougi (et c’est pour cela que nous avons recommandé d’employer la braise de boulanger), il facilite l’écoulement de la foudre dans le sol.

Fig. 291.

Le conducteur, sortant de l’auget dont on vient de parler, perce le mur du puits dans lequel il doit descendre et s’immerge dans l’eau de manière à y rester plongé de 65 centimètres (2 pieds) au moins dans les plus basses eaux. Son extrémité se termine ordinairement par deux ou trois racines, pour faciliter l’écoulement de la matière électrique du conducteur dans l’eau. Si le puits est placé dans l’intérieur du bâtiment, on percera le mur de ce dernier au-dessous du sol, et l’on dirigera par l’ouverture qu’on aura faite le conducteur dans le puits.

Lorsqu’on n’a pas de puits à sa disposition pour y faire descendre le conducteur du paratonnerre, on fait dans le sol, avec une tarière de 13 à 16 centimètres (5 à 6 pouces) de diamètre, un trou de 3 à 5 mètres (9 à 15 pieds) de profondeur ; on y fait descendre le conducteur en le tenant à égale distance de ses parois, et l’on remplit l’espace intermédiaire avec de la braise que l’on comprime autant que possible. Mais, lorsqu’on voudra ne rien épargner pour établir un paratonnerre, nous conseillons de creuser un trou beaucoup plus large E′F′ (fig. 282), au moins de 5 mètres de profondeur, à moins qu’on ne rencontre l’eau plus tôt, de terminer l’extrémité du conducteur par plusieurs racines, de les envelopper de charbon si elles ne plongent pas dans l’eau et d’en entourer de même le conducteur au moyen d’un auget de bois que l’on emplira.

Dans un terrain sec, comme, par exemple, dans un roc, on donnera à la tranchée qui doit recevoir le conducteur une longueur au moins double de celle qui a été indiquée pour un terrain ordinaire, et même davantage, s’il était possible d’arriver jus-