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bles, C, ce qui produit une circulation d’air continue à travers toutes les salles.   Malheureusement, les couches des régions élevées de l’atmosphère ne possèdent pas toujours, en été, une température qui diffère assez de la température ambiante, pour que ce moyen de rafraîchissement soit très-efficace.

Le dernier moyen, qui nous reste à faire connaître, est plus satisfaisant. Il repose sur le principe suivant, bien connu en physique. Quand on condense un gaz, il s’échauffe, comme le montre l’expérience connue sous le nom de briquet à air ; quand on le dilate, au contraire, il se refroidit. Or, supposons que, dans un récipient quelconque, nous ayons condensé une certaine quantité d’air, et qu’ayant abandonné pendant quelque temps l’appareil, contenant et contenu se soient mis en équilibre avec la température ambiante. Si nous donnons issue à l’air du récipient, il se trouvera dans le cas d’un gaz qui se dilate, et pour revenir à la pression atmosphérique, il se refroidira d’autant plus qu’il aura été plus condensé.

Ce principe a été appliqué aux Indes orientales, pour la fabrication artificielle de la glace, ce qui prouve qu’au besoin, on peut obtenir, par cette méthode, un froid intense.

Malheureusement, ce procédé est à peu près impraticable, à cause de la dépense. Il faudrait employer de à de cheval-vapeur, par chaque malade d’un hôpital, pour obtenir la force motrice destinée à condenser l’air.

Tous les moyens que nous venons de décrire, pour refroidir l’air avant de l’introduire dans les pièces, ont été expérimentés en 1865, par M. le général Morin, et aucun n’a fourni des résultats satisfaisants. Dans une série d’expériences ayant pour but d’éclairer la question qui nous occupe, M. le général Morin a essayé de faire passer de l’air à travers un jet d’eau réduite à l’état pulvérulent. L’abaissement de température obtenu de cette manière, n’était que de 2 degrés, et les frais, en revanche, étaient considérables, en raison du grand volume d’eau nécessaire pour l’opération, et de la force motrice qu’il fallait employer.

M. le général Morin a mis également en pratique le système recommandé par M. Péclet, et que M. Léon Duvoir avait tenté d’appliquer au palais de l’Institut de Paris : faire passer l’air à travers des tubes métalliques, à l’intérieur desquels circule un courant d’eau froide. Or, ce système a exigé des surfaces d’un développement énorme par rapport au volume d’air rafraîchi, même dans le cas où l’eau était refroidie artificiellement par de la glace dont le poids, en kilogrammes, était à peu près égal au nombre de mètres cubes d’air ainsi rafraîchi ! On conviendra que la pratique devra exclure tout d’abord les moyens de cette nature, dont l’effet serait si disproportionné à la dépense qu’ils exigeraient.

Rafraîchissement direct des locaux. — Nous nous trouvons ainsi ramené, par voie d’exclusion, au système du refroidissement direct des locaux. Dans le mémoire dont nous parlions plus haut, et qui a été présenté en 1865, à l’Académie des sciences, M. le général Morin a fait connaître les deux dispositions qui, selon lui, offriraient le plus d’avantages pour préserver de l’excès de chaleur les maisons et les édifices.

Ces moyens sont : l’aération continue par des orifices nombreux et largement proportionnés, et l’arrosage des toitures.

Le premier procédé n’exige pas de dispositions particulières. Il faudra calculer les orifices d’évacuation de manière que l’air soit renouvelé au moins deux fois par heure, mais sans que la vitesse d’écoulement dépasse 40 à 50 centimètres par seconde. Les cheminées d’évacuation devront être en tôle à leur partie extérieure, afin que l’action du soleil, en les échauffant, en active le tirage ; on leur don-