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phares dont la hauteur dépasse 40 mètres, car elle se traduit par des effets très-appréciables sur les personnes et les choses. Dû à l’élasticité de la maçonnerie, ce balancement ne nuit en aucune façon à la solidité de l’édifice, vu la grande épaisseur de ses murailles. Cependant, si cette épaisseur était moindre, il pourrait en résulter l’écroulement de la tour. Il serait intéressant de savoir jusqu’à quel point l’épaisseur de la maçonnerie pourrait être réduite, sans que la stabilité de l’édifice fût compromise ; mais ce problème présente certaines difficultés, et d’ailleurs sa solution n’est pas indispensable, puisque nos phares, tels qu’ils sont construits, supportent parfaitement les effets des vents et de la tempête.

La cavité intérieure des tours est généralement cylindrique, et presque toujours égale, en diamètre, à celle de la lanterne. Elle ne mesure jamais moins de 3m,50 dans les phares de premier ordre, de 3 mètres dans ceux du second, de 2m,50 dans ceux du troisième, et de 1m,40 dans ceux du quatrième ordre. Elle dépasse même fréquemment ces limites. Le diamètre intérieur de la tour, qui est de 3m,70 dans le phare de Calais, atteint 4 mètres dans celui du cap la Hague et 4m,20 dans celui des Héaux de Bréhat.

La tour d’un phare est toujours couronnée par une plate-forme, autour de laquelle règne une balustrade, en fer galvanisé, en bronze, en pierre ou en brique, suivant les dépenses qu’on veut faire et la place dont on dispose. Au milieu de cette plate-forme s’élève une construction cylindrique, dont l’intérieur constitue la chambre de l’appareil, et dans laquelle sont scellés les montants de la lanterne. Autour de ce soubassement reste ainsi ménagée une galerie, plus ou moins large, qui permet aux gardiens de nettoyer extérieurement les glaces de la lanterne.

Il est d’une grande importance que la chambre de l’appareil soit tenue avec la plus rigoureuse propreté, et que la poussière n’y séjourne point. Dans ce but, on emploie le marbre pour former le dallage et les parois de la chambre de l’appareil.

La figure 294 représente la coupe de la lanterne d’un phare de premier ordre.

Dans les phares des trois premiers ordres, les armatures des appareils optiques sont supportées par une colonne creuse en fonte, A, scellée, à son pied, dans la voûte qui soutient la chambre, et terminée, à son extrémité supérieure, par la table de l’appareil, qui est également en fonte. Des montants en fer partent de cette table et vont se réunir au-dessus du tambour optique, en un cercle sur lequel reposent les lentilles.

Quant au tambour optique lui-même, c’est-à-dire à la réunion des lentilles à échelons et des anneaux lenticulaires, B, C, H, B′, C′, H′, son mouvement de rotation s’opère sur un chariot à galets verticaux, qui roulent entre deux plateaux, l’un supportant l’appareil mobile, l’autre reposant sur le chapiteau de la colonne en fonte. Ce dernier plateau est en acier, et les galets sont en bronze.

Les parties mobiles des appareils optiques reçoivent leur mouvement de rotation d’une machine d’horlogerie M, que met en action un poids de 75 kilogrammes environ, dans les phares de premier ordre. Une corde a se réfléchissant sur deux poulies b, c, transmet aux rouages d’horlogerie l’action de ce poids.

Le mouvement d’horlogerie est ordinairement placé à côté de l’appareil d’éclairage, et communique avec lui par l’intermédiaire d’une roue dentée sur laquelle on agit à volonté au moyen d’une manivelle, m.

La lanterne LL, est toujours polygonale, et le nombre de ses côtés varie suivant l’ordre du phare. On y compte 16 côtés dans les phares du premier ordre, 12 dans ceux du second, 10 dans ceux du troisième, et 8 dans ceux du quatrième ordre.

Les glaces du vitrage ont 8 millimètres d’épaisseur, et cependant elles sont quelque-