Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 5.djvu/134

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

gitudinale et le plan d’une machine Compound à 3 cylindres horizontaux, construite en 1880, par la Société des forges et chantiers de la Méditerranée, pour le navire cuirassé le D’Estaing. Ce même type a été appliqué à la machine du Forfait, par les mêmes constructeurs.

Les trois cylindres A, B et B (fig. 119) sont placés côte à côte et les courses des trois pistons sont égales. La vapeur qui vient de la chaudière arrive par le tuyau K, dans le cylindre du milieu, qui est le cylindre d’admission, et où elle se détend déjà en partie ; puis elle passe simultanément par la conduite R (fig. 119), dans les deux cylindres latéraux B, B, où elle achève de se détendre. Au sortir de ces cylindres, elle se rend enfin, par les tuyaux L, L (fig. 119 et 120), dans les deux condenseurs F (fig. 120), qui sont chacun munis des pompes habituelles. Les larges conduits R (fig. 119) par où s’effectue l’évacuation du cylindre d’admission dans les cylindres de détente forment, avec les boîtes de distribution, un réservoir intermédiaire, de capacité suffisante

Le cylindre du milieu A, ou de haute pression, a un diamètre (1m,440) inférieur à celui des cylindres de détente (1m,670). Ces derniers ont chacun une enveloppe de vapeur.

L’axe des cylindres étant perpendiculaire à celui du navire, il a fallu, pour loger la machine dans la largeur de la coque, la ramasser sur elle-même, et effectuer la transmission de mouvement par des bielles en retour.

Chaque piston porte deux tiges, S et T (fig. 121), fixées à égale distance du centre, sur la diagonale du carré qui serait inscrit dans le piston. Elles permettent ainsi le mouvement de va-et-vient de la bielle J (fig. 120 et 121), qui se fait dans le plan diamétral du piston et le passage de l’arbre moteur C, C, l’une des bielles, S, se trouvant au-dessus de cet arbre, l’autre, T, au-dessous. Elles sont réunies, à leur extrémité, aux bras d’une traverse, qui porte en son milieu un tourillon, H (fig. 120), sur lequel vient s’articuler la bielle. Le mouvement rectiligne de la traverse est maintenu par des glissières m, que porte celle-ci, et qui reposent sur des guides plans fournis par les parois du condenseur.

Chaque bielle, placée entre ses deux tiges, vient actionner un des trois coudes de l’arbre moteur C, placés à 120° l’un de l’autre. Vu sa petite longueur et le rapprochement des coudes, l’arbre moteur est en une seule pièce.

Les boîtes de distribution sont placées au-dessus des cylindres ; les tiroirs de distribution, E (fig. 121), reçoivent leur mouvement par l’intermédiaire d’une bielle, d’un arbre auxiliaire, D (fig. 119 et 120), placé au-dessus de l’arbre moteur, lequel lui imprime le mouvement au moyen d’une paire d’engrenages. La bielle est disposée de façon que la manœuvre de changement de marche se fait sans coulisses Stephenson. Ce dispositif toutefois est aujourd’hui abandonné.

Sur les faces latérales de la boîte de distribution du petit cylindre, deux tiroirs de détente e (fig. 119) reçoivent également leur mouvement de l’arbre auxiliaire D.

Vis-à-vis des cylindres et symétriquement par rapport à l’axe du navire, se trouvent placés, sur une même plaque de fondation, les deux condenseurs, F (fig. 120 et 121), un pour chaque cylindre de détente, les pompes à air et les boîtes à clapets. Les pompes à air reçoivent leur mouvement des pistons moteurs. À cet effet, chacun des pistons des cylindres de détente porte une troisième tige, G (fig. 120 et 121), placée dans le même plan vertical que l’une des tiges motrices, et qui traverse le fond du cylindre par un presse-étoupe.

Les plaques de fondation des cylindres et des condenseurs sont entretoisées et réu-