Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 6.djvu/130

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
Fig. 109. — Destruction des rails d’une voie ferrée par un pétard de dynamite.


à l’abri avant que le pétard fasse explosion.

L’étincelle électrique est le troisième moyen servant à enflammer les pétards de dynamite. Il suffit de mettre en contact les extrémités des deux fils conducteurs, reliés chacun à l’un des pôles d’une pile, pour produire le courant électrique, et déterminer l’explosion de l’amorce fulminante que contient le pétard.

Ce procédé exige de minutieuses précautions. En effet, si le contact des deux fils a lieu par accident, avant que les ouvriers ou les soldats se soient éloignés, l’explosion se produit, et de terribles accidents sont alors inévitables. On signale tous les ans quelques faits de ce genre, soit dans les mines, soit dans les écoles régimentaires du génie.

Nous verrons, en parlant des emplois industriels de la dynamite, que les appareils servant à l’inflammation des mines par l’électricité sont aujourd’hui très perfectionnés et d’un usage très sûr.

Pour abattre des arbres, on emploie des charges circulaires et latérales. Dès que le pétard a fait explosion, l’arbre tombe.

Les Américains consacrent de grandes quantités de dynamite à la destruction rapide des immenses forêts vierges qu’ils font disparaître, pour les transformer en champs de labour et en pâturages.

Pour calculer le poids de dynamite à employer, on se sert de la formule suivante, qui n’est qu’approximative :

P = 40d 3


d désignant le diamètre de l’arbre et P le poids de dynamite.

On consomme moins de dynamite si l’on a soin de creuser un trou, de 4 centimètres de profondeur, perpendiculairement à l’axe de l’arbre, et de placer dans ce trou la cartouche de dynamite.

S’il s’agit d’abattre un mur, il est bon de pratiquer le long de sa base un trou de mine, prolongé jusqu’au milieu de l’épaisseur du mur. On dispose dans cette rainure une charge de dynamite, évaluée d’après la formule :

P = 1,20e 2


e désignant l’épaisseur du mur. Quand cette charge éclate, elle fait une brèche, dont la largeur totale est double de l’épaisseur du mur.

S’il s’agit de détruire des voûtes, le mieux est de disposer de chaque côté de la clef de voûte, et parallèlement, des pétards de dynamite, formant, comme nous l’avons dit plus haut, une charge allongée ; ces pétards feront explosion simultanément.

En campagne, les troupes sont fréquemment arrêtées par des palissades, des palanques, des chevaux de frise ou des grilles en