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Les manches des isolateurs sont en corne et sont pourvus de deux rigoles, ou rainures, pour la pose des fils conducteurs.

Si les isolateurs sont placés à l’air, il faut faire en sorte que le fil ne touche à aucun des objets environnants, et qu’il soit tendu librement à travers l’espace. Ce n’est qu’à cette condition qu’on obtient un isolement parfait.

Cependant si l’emploi de ces conducteurs ne doit pas être de longue durée il suffit de poser le fil librement sur le sol.

Quand les conducteurs doivent servir pendant un certain temps, comme dans le percement d’un tunnel, il est bon de les soutenir tous les 100 à 150 mètres.

S’il s’agit du fonçage d’un puits, les fils conducteurs enroulés sur des bobines sont descendus au fur et à mesure dans l’approfondissement du puits, et maintenus à 20 mètres du fond, pour éviter les projections des débris.

Ils sont, d’ailleurs, reliés, à l’extérieur du puits, aux pôles de la machine.

Les conducteurs devant aller jusqu’à 250 mètres ont 0m,002 de diamètre ; ils pèsent 36 grammes, et reviennent à 0 fr. 60 le mètre courant.

Ceux qui vont à 300 mètres ont un diamètre de 0m,0023 ; ils pèsent 70 grammes, et reviennent à 0 fr. 75 le mètre courant.

Amorce. — Le troisième facteur important de l’allumage électrique est l’amorce, qui permet la production de l’étincelle électrique destinée à enflammer la capsule.

L’amorce se compose d’un petit cylindre en mastic isolant, qui maintient séparées les deux extrémités des deux fils de cuivre formant le conducteur. Au cylindre fait suite une petite cartouche en papier, renfermant une matière explosive, dans laquelle plongent les deux bouts du fil conducteur, qui sont à une distance d’environ un quart de millimètre l’un de l’autre.

Au-dessous est placée une capsule contenant le fulminate de mercure. Le tout est recouvert d’un enduit de poix. On voit donc que dès que l’étincelle envoyée par l’appareil électrique jaillit, elle enflamme la matière explosive, et par suite, fait détoner la capsule.

Dans les travaux sous-marins on remplace la petite cartouche en papier par une cartouche en métal.

Dans l’armée française, on préfère aux appareils que nous venons de décrire les simples piles.

Avec ces dernières on peut constamment, même pendant la durée de la manipulation, vérifier, à l’aide d’une pile au sel marin, très faible, si le courant passe dans tout le circuit. De plus, l’isolement des conducteurs principaux n’est pas d’une nécessité absolue.

Quand, au contraire, on se sert d’un appareil faisant jaillir une étincelle électrique, il est de toute nécessité que la machine, les conducteurs et les amorces soient en parfaite communication.

Voici maintenant comment on prépare un coup de mine, quand on fait usage de l’électricité, comme agent d’explosion.

Avant tout, on distribue au mineur préposé à la charge des trous de mine les fils conducteurs reliés aux amorces.

Ces fils peuvent être disposés ou sur des bâtons, comme il a été dit plus haut, ou dans des conduits en papier ou dans des gaines de chanvre, ou enfin dans une enveloppe de gutta-percha.

Le mineur devra veiller à ce que les fils isolés soient assez longs pour sortir en partie du trou de mine.

Les conducteurs sur bâtons ne s’emploient que dans les endroits très secs. Les conducteurs à ruban avec enveloppe de chanvre, sont destinés aux endroits humides. Les conducteurs avec enveloppe de gutta-percha, conviennent pour les travaux mouillés.

Le conducteur à gaine de chanvre, soigneusement goudronné, est semblable à la