Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 6.djvu/16

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

la lumière, en frappant le chlorure d’argent mélangé de collodion ou de gélatine, réduit le sel d’argent à l’état d’oxyde. Lorsque, ensuite, le réactif, par exemple le protoxyde de fer, qui doit faire apparaître, développer l’image, est mis en présence de l’oxyde d’argent impressionné par la lumière, l’oxyde d’argent est ramené à l’état métallique. C’est donc la couleur noire de l’argent métallique très divisé qui produit la coloration noire du dessin dans les parties frappées par la lumière.

Quoi qu’il en soit de la cause du développement des images, parlons de la pratique de l’opération.

Il existe deux méthodes pour développer l’image. La première consiste à employer un sel de protoxyde de fer, comme agent réducteur. Le protoxyde de fer s’empare de l’oxygène de l’oxyde d’argent, qui constitue l’image, et le ramène à l’état d’argent métallique, lequel forme les traits noirs du dessin. Le développement au sel de fer convient surtout pour les portraits, les groupes et les vues instantanées. Il donne à l’image une grande douceur de ton et une grande profondeur dans les ombres, surtout avec les glaces à grande épaisseur de gélatino-bromure.

La seconde méthode consiste à faire usage comme agent réducteur de l’acide pyrogallique, qui réduit l’oxyde d’argent.

Pour faire connaître exactement la méthode par les sels de fer, nous emprunterons cette description à un auteur d’une grande autorité dans cette question, à M. Audra, qui a traité ce sujet avec précision et clarté, dans sa brochure intitulée le Gélatino-bromure d’argent.

« On a préparé d’avance, dit M. Audra, les dissolutions suivantes :

« 1o Oxalate neutre de potasse 90 grammes dans l’eau distillée 300 grammes.

« 2o Sulfate de protoxyde de fer pur bien vert, et non peroxydé, 30 grammes, dissous dans 100 grammes d’eau distillée. L’eau distillée est indispensable, sous peine d’introduire ensuite dans le développateur des traces de chaux qui se précipiteraient à l’état d’oxalate insoluble sur le cliché. Il est également utile d’y ajouter environ 1 gramme d’acide tartrique pour chaque 200 grammes de solution, soit 1/2 pour 100. Cette addition a pour but de conserver pendant longtemps le sel de fer à l’état de protoxyde, pourvu qu’il demeure exposé à la lumière du jour ; sans cette précaution, la solution se peroxyde rapidement et perd toutes ses propriétés développatrices.

« 3o Bromure d’ammonium ou de potassium, 2 grammes pour 100 d’eau distillée.

« Les solutions 1 et 3 se conservent indéfiniment.

Fig. 19 et 20. — Cuvettes à développement.
Fig. 21. — Cuvette pour le fixage.

« On a également sous la main plusieurs cuvettes. L’une doit servir au développement (fig. 19 et 20) une autre au fixage (fig. 21), et les autres (fig. 22 et 23) aux lavages. Dans une éprouvette graduée, on verse d’abord 3 parties de la solution de fer.