Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 6.djvu/21

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

paré. Le même bain peut être employé pour douze ou quinze clichés ; mais il perd nécessairement de son énergie, à mesure qu’il sert. Il est donc utile d’avoir deux ou trois flacons, où l’on mettra les bains ayant déjà été utilisés. On ne se servira alors du bain neuf que pour les épreuves instantanées, et pour revivifier les autres, dans le cas où cela deviendrait nécessaire, pendant le développement d’un cliché.

Le liquide deviendra jaune après avoir servi, mais il ne doit pas dépasser la teinte du cognac. S’il noircissait, c’est qu’il se serait trouvé mélangé, dans les cuvettes, à des substances étrangères ; l’acide pyrogallique notamment, même à faible dose, lui fait prendre une coloration très foncée.

Si l’on veut faire varier à son gré et peu à peu la quantité d’hydroquinone, pour obtenir différentes intensités dans le développement même, on emploie la solution suivante :

100 cc. de sulfite de soude à 25 p. 100.
200 cc. de carbonate de soude à 25 p. 100.


dans laquelle on ajoute, au fur et à mesure des besoins, de 10 à 30 centimètres cubes d’une solution à 10 p. 100 d’hydroquinone dans l’alcool à 40°.

Quel que soit le bain employé, le bromure de potassium n’est pas nécessaire, les blancs restent purs et il n’y a pas de voile.

La suite des opérations, c’est-à-dire le lavage à l’alun et le fixage, restent les mêmes qu’avec les autres agents révélateurs.

Dans le numéro du 1er septembre 1888 du journal la Nature, M. Balagny a publié une longue description des procédés de développement à l’hydroquinone. Ce travail contient différents renseignements pratiques sur l’emploi de ce révélateur. M. Balagny fait connaître les modifications à apporter au mode opératoire, selon que l’on veut obtenir des épreuves instantanées, des portraits, des reproductions de tableaux, etc. La difficulté principale consiste à savoir tirer bon parti des bains ayant déjà servi.

Nous citerons seulement, de la note de M. Balagny, la manière de préparer le bain révélateur, et la formule à laquelle il s’est arrêté, après bien des expériences infructueuses.

On préparera d’abord, dit M. Balagny, la solution suivante :

1o Eau ordinaire 
1 litre.
Sulfite de soude 
250 grammes.

Et d’autre part, on préparera la solution ci-dessous :

2o Eau ordinaire 
1 litre.
Carbonate de soude 
250 grammes.

On laissera reposer ces deux dissolutions, on les décantera, et on les conservera.

Quand on voudra préparer un bain d’un litre d’hydroquinone, on fera chauffer, au bain-marie, dans un flacon, 300 centimètres cubes de la solution de sulfite. Dès que la température se sera élevée de + 60 à + 70° environ, on retirera le flacon du feu, et on y mettra 10 grammes d’hydroquinone en poudre.

On dissoudra ces 10 grammes dans la solution chaude de sulfite, jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien au fond du flacon. Quand tout l’hydroquinone aura disparu, on finira en mettant dans le même flacon 600 centimètres cubes de la solution de carbonate de soude. On agitera le tout ; on bouchera avec un bouchon neuf, et on laissera reposer.

Avec ce mélange on opérera le développement et le fixage, comme il a été exposé plus haut.


CHAPITRE III

le cabinet noir du photographe moderne.

Nous n’avons pas besoin de dire que c’est dans l’obscurité que s’exécutent les opérations du développement ou du fixage.