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perflu aujourd’hui. Qui peut dire, toutefois, qu’avant qu’il s’écoule un siècle, les armées ne seront pas pourvues de fusils et même de canons électriques ? L’électricité n’est-elle pas un véritable nid à surprises ? La guerre faite avec l’électricité pour agent général aurait ainsi un caractère tout scientifique. Mais combien alors l’humanité aurait le droit de maudire certains inventeurs !


CHAPITRE IX

les revolvers. — description du revolver français. — revolvers en usage dans les armées étrangères. — comparaison des différents modèles. — usage du revolver en temps de guerre.

Le ministère de la guerre, en France, adopta, dès l’année 1873, un modèle de revolver à six coups, qui est encore en service dans l’artillerie et dans la cavalerie. Ce revolver a 242 millimètres de longueur et pèse 1 kilogramme 195. C’est une arme de précision. À 40 mètres de distance, un bon tireur peut réussir à loger toutes les balles dans une cible de 50 centimètres de diamètre.

Notre revolver réglementaire pour la cavalerie et l’artillerie (fig. 235) se compose de six parties : le canon, la carcasse, le barillet, la platine, la monture et les garnitures.

Le mécanisme de percussion comprend un chien relié à son ressort par une chaînette, une détente, avec son ressort et une gâchette. En agissant seulement sur la détente, on fait tourner le barillet, qui s’arrête au moment juste où la chambre est en face du canon. On fait alors partir le coup, en armant le chien et en tirant la gâchette. La détente est pourvue d’une élévation — came, qui pénètre successivement dans les six échancrures pratiquées sur le pourtour du renfort du barillet, et qui arrête ainsi ce barillet, au moment voulu. Le chien est maintenu par le cran de sûreté et par le crochet du mentonnet ; de sorte que le tir peut être continué sans que l’on ait à redouter aucune interruption ni aucun accident.

Pour charger le revolver, il faut mettre le chien au cran de sûreté, rabattre la chambre mobile en arrière, introduire une cartouche dans chaque chambre, en faisant tourner le barillet avec la main, et refermer la chambre.

On peut exécuter, avec le revolver, le tir intermittent, ou le tir continu. Si l’on veut exécuter le tir intermittent, c’est-à-dire faire une pause et viser après chaque coup, on arme en faisant effort sur la crête du chien ; si l’on veut, au contraire, exécuter le tir continu, il suffit, une fois le coup parti, de presser avec l’index sur la queue recourbée de la détente.

La cartouche de ce revolver pèse 16 grammes, et comprend : un étui en cuivre rouge, de 11mm,2 de diamètre intérieur et de 11mm,8 de diamètre extérieur, une capsule à double enveloppe en laiton et en cuivre rouge, qui renferme 35 milligrammes de composition fulminante, une charge de 35 centigrammes de poudre de chasse superfine, et une balle en plomb dur, de forme cylindro-ogivale, qui a 11mm,7 de diamètre, 15 millimètres de hauteur, et qui pèse 11gr,6.

Nous représentons dans la figure 235 le revolver français avec les diverses pièces qui le composent.

Le revolver modèle 1873 est une arme à percussion centrale, c’est-à-dire que le chien frappe la cartouche en son milieu.

Il se compose, avons-nous dit, de six parties principales : le canon, A ; la carcasse, B ; le barillet, C ; la platine, D ; les garnitures et la monture, E.

Le canon, A, est en acier puddlé ; il mesure 114 millimètres de long et a un calibre de 11 millimètres. L’intérieur, ou âme, a quatre rayures dont le pas est de 35 centimètres, et qui ont 2 dixièmes de milli-