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pont, neuf canons de trois livres de poudre à tir rapide, placés sur les tillacs et dans la mâture. Enfin deux fusils Nordenfelt à deux canons de 0m,0254 et quatre autres canons 0m,0127 sont placés sur le tillac du combat et dans la mâture.

La tourelle qui contient les deux canons de 110 tonnes est enveloppée d’une cuirasse en acier, de 0m,42 d’épaisseur. La base de cette tourelle est protégée par un mur en maçonnerie, de 0m,46 d’épaisseur, qui l’entoure complètement et par la cuirasse, dont il a été parlé plus haut.

Les projectiles lancés par ces derniers canons sont du poids de 1 800 livres, et la charge de poudre n’est pas moindre de 960 livres.

À l’arrière de cette tourelle, de chaque côté du navire, est installée une batterie de 6 canons, du calibre de 0m,13 et du poids de 5 tonnes, qui sont protégés par un cuirassement approprié.

Des mitrailleuses sont installées en haut du mât d’acier.

Le navire porte quatre bateaux-torpilleurs, et est muni de filets métalliques, pour le protéger contre les torpilleurs ennemis.

Le commandant se place dans la tourelle principale, qui est défendue par une cuirasse épaisse de 26 à 30 centimètres et il communique, de là, ses ordres à toutes les parties du navire, non par des appareils et des fils électriques, mais par des appareils hydrauliques.

C’est, du reste, une particularité intéressante, que la force hydraulique est employée à bord de la Victoria, comme dans plusieurs de nos grands paquebots transatlantiques, en remplacement du travail manuel, non-seulement pour faire mouvoir les lourds fardeaux dans toutes les parties du navire, mais aussi pour actionner différentes pièces de la salle des machines à vapeur, et pour manœuvrer, déplacer et pointer les canons.

La Victoria est entièrement éclairée par l’électricité, qui sert aussi à mettre le feu aux canons.

Elle est destinée à porter le pavillon des amiraux d’escadre.

Sa vitesse est estimée à 16 ou 17 nœuds.


CHAPITRE II

classification des bâtiments composant notre flotte de guerre. — les grands cuirassés ; les cuirassés d’escadre. — types principaux de nos navires cuirassés. — l’amiral-duperré ; le grand cuirassé d’escadre le colbert, l’amiral-baudin, etc. — les garde-côtes cuirassés.

Après ces considérations générales, nous pouvons entrer dans la description du matériel actuel de notre marine militaire.

On peut classer notre flotte de guerre en vaisseaux cuirassés, garde-côtes, croiseurs, navires torpilleurs et bateaux torpilleurs.

Examinons successivement ces divers types.

Vaisseaux cuirassés. — La France possède aujourd’hui huit cuirassés d’escadre, portant des tourelles blindées, pour abriter l’artillerie : l’Amiral-Duperré, l’Amiral-Baudin, le Hoche, le Marceau, le Neptune, le Brennus et le Magenta ; — huit cuirassés d’escadre, à réduit central : le Marengo, l’Océan, le Suffren, le Friedland, le Richelieu, le Colbert, le Trident, le Redoutable, le Courbet et la Dévastation ; — deux cuirassés d’escadre à batterie : l’Héroïne et la Revanche, — et neuf cuirassés de croisière : le Montcalm, la Thétis, le La Galissonière, la Triomphante, la Victorieuse, le Bayard, le Duguesclin, le Turenne et le Vauban.

En admettant que chacun de ces cuirassés ait coûté six millions, en moyenne, on voit que nous avons dépensé une assez grosse partie de nos budgets annuels pour