Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 6.djvu/308

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qu’elle contient des renseignements très intéressants sur ce type nouveau de bâtiments de guerre.

« Le Hoche, construit par M. Hum, ingénieur de première classe de la marine, d’après ses plans et devis, a, dit M. Tachert, un aspect qui étonne, car cette architecture navale est d’un style nouveau.

« Ce cuirassé de haut bord a été coupé à l’avant et à l’arrière dans ses œuvres légères, afin que ses deux massives tourelles portant des canons de trente-quatre centimètres, cuirassées, fermées et mobiles, soient assez rapprochées de la flottaison pour ne nuire en rien à ses qualités nautiques. Entre ces deux tourelles, limitées par deux cloisons d’acier à pans coupés pour laisser un plus grand champ de tir à ces pièces, s’élève la superstructure, comprenant le pont principal, le pont de la batterie et le spardeck. Les deux mâts, placés sur l’arrière des tourelles et s’élevant à 28 mètres environ au-dessus de la flottaison, sont de doubles tours d’acier concentriquement placées ; le tube intérieur sert au passage des munitions desservant les hunes militaires. Dans l’espace laissé libre entre les deux tubes, est pratiqué un escalier, pourvu à chaque tournant d’un palier, qui permet au commandant de voir une partie de l’horizon par un sabord convenablement disposé. En outre chaque mât possède un donjon circulaire muni de regards.

« Le pont principal est aménagé pour le logement des officiers subalternes et des maîtres.

« La batterie, qui arme quatorze canons de 14 centimètres, est coupée vers son milieu par deux tourelles cuirassées, fixes avec plates-formes mobiles, disposées en barbette et armées de canons de 20 centimètres à 7m,90 au-dessus de la flottaison ; cette hauteur permet de les utiliser même par une grosse mer. Un boulevard extérieur est ménagé sur chaque bord pour que ces canons puissent tirer en chasse comme en retraite.

« Le pont des gaillards, en temps ordinaire, sert de logement aux officiers supérieurs ; leurs chambres de combat sont placées sous la flottaison. Enfin le spardeck sert de promenoir.

« La muraille de la batterie suit les formes du bâtiment, mais celle du pont des gaillards après un ressaut monte verticalement pour constituer les boulevards cités plus haut. Puis entre les deux mâts sont disposées des passerelles longitudinales recevant des bastingages. Une passerelle transversale plus vaste relie les deux tourelles barbettes et reçoit des canons-revolvers, des bastingages, des kiosques, des cabines pour les canons à tir rapide.

« Son abri cuirassé, ses embarcations haut perchées, qui ne craignent rien des coups de mer, les fenêtres, les hublots pour éclairer et aérer les logements, ainsi que toutes les parties élevées, y compris les mâts, sont couronnées de canons à tir rapide et de revolvers Hotchkiss. Des regards et des meurtrières ménagés dans les moindres espaces des gardes-corps, lui dessinant son triple étage de galeries, donnent à ce navire l’aspect d’un château fort flottant.

« La longueur totale du Hoche est de 105 mètres ; dans sa plus grande largeur, il mesure 19m,75 ; malgré cette largeur, ses formes d’attaque font bien augurer pour la rapidité de sa marche. Sa profondeur, mesurée du pont principal jusqu’au-dessus de la quille, est de 8m,50 ; du pont du spardeck au fond de la cale, elle est de 15m,80. La grande passerelle est à une hauteur de 12m,50 de la flottaison. Il y a cinq ponts et une plate-forme de cale. Son tirant d’eau est de 8 mètres environ.

« Pour mettre cette forteresse métallique en mouvement, il y a un appareil moteur de 11 700 chevaux de 75 kilogrammètres. Cet appareil est composé de quatre machines