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tirant d’eau moyen est de 4m,85 ; il déplace 2 268 tonnes. Sa coque est tout en bois. Armé de quinze canons de 14 centimètres, qui lancent leurs obus de 21 kilos jusqu’à une distance de 10 kilomètres, il a une machine à vapeur de 2 500 chevaux, qui imprime au navire une vitesse de 16 nœuds. L’approvisionnement de charbon est de 400 tonnes.

Le Forfait a une voilure portée sur une mâture complète ; il est commandé par un capitaine de vaisseau, qui a sous ses ordres 250 hommes d’équipage.

Nous avons donné, dans le Supplément aux Bateaux à vapeur, au volume précédent[1], la description et les dessins des machines à vapeur du Forfait. Le lecteur est prié de s’y reporter, pour apprécier l’importance du moteur de ce navire.

Une autre catégorie de navires, les avisos, ont été construits récemment, selon un mode nouveau approprié aux missions qu’ils ont à remplir.

Comme type des nouveaux avisos de transport, nous rappellerons l’aviso le Renard, dont le premier type se perdit, en 1884, dans les mers de Chine, mais qui a été reproduit plusieurs fois depuis.

Un autre aviso de transport que l’on voit dans la figure 261 (page 320) est la Sarthe.

La Sarthe est un magnifique bâtiment à vapeur, mixte, en bois, qui a été construit à Cherbourg, sous la direction de différents ingénieurs et d’après les plans et devis de M. Guénot. Voici ses principales dimensions :

Longueur à la flottaison 
82m,90
Largeur extrême 
13m,56
Creux 
  8m,14
Déplacement d’eau 
3 959 tonnes.

La Sarthe possède 2 batteries de 2m,30, un faux-pont de 2m,60, et une cale. Elle est pourvue d’une hélice mue par une machine à vapeur horizontale, à bielle renversée, de la force de 249 chevaux. Sa vitesse et de 11 nœuds.

Un grand nombre de nos avisos sont destinés au service côtier du Sénégal et du Tonkin. Le Laprade peut être considéré comme le type de ce genre particulier d’aviso.

Le Laprade, qui a été lancé au mois de janvier 1888, a une longueur de 55 mètres ; il est entièrement construit en fer. Bien qu’il soit pourvu d’une machine à vapeur très puissante, son tirant d’eau ne dépasse pas 2 mètres, de telle sorte qu’il peut remonter tous les fleuves de nos colonies. Sa machine à vapeur est de la force de 400 chevaux.

Ce qui est curieux dans les avisos destinés au service côtier de nos colonies, c’est leur aménagement intérieur. On a du prendre toutes les précautions exigées par le climat du Sénégal et du Tonkin, d’autant plus qu’en cas d’expédition à l’intérieur de ces contrées, ces avisos, accompagnant de loin les colonnes de troupes, seraient également désignés pour servir d’hôpitaux. Tous leurs compartiments intérieurs, sont à claire-voie. Les sabords et les panneaux, qui sont très larges, servent à la ventilation. Enfin, le pont est recouvert par un toit et par une vaste tente ; de telle façon que les hommes de l’équipage manœuvrent à l’abri de la pluie.

L’aviso-transport, la Rance, qui a été construit à Lorient, et terminé en 1888, est également destiné au service des colonies. Il est long de 64 mètres et large de 10m,50. Sa coque, qui est en bois, avec liaisons en acier, est divisée, à l’intérieur, par deux cloisons étanches.

La flotte française comprend trois bâtiments de ce même type : la Rance, la Manche et le Vaucluse, Ces trois avisos sont pourvus de machines à vapeur compound, à pilon, à deux cylindres, avec condenseurs à surface, produisant une force de 745 chevaux-vapeur. Ils sont armés, chacun, de

  1. Pages 129 et 131.