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l’on veut obtenir des épreuves à traits blancs sur un fond bleu, on place le modèle dans le châssis, le côté dessiné touchant la glace, afin d’éviter le renversement de l’image ; et l’on met par-dessus un papier imprégné de ferro-prussiate de potasse, la face sensible du côté du dessin. On expose le tout à la lumière, dans le châssis-presse. Le papier contient un sel de fer (ferrocyanure de potassium ) que la lumière réduit en donnant du bleu de Prusse (cyanure de fer et de potassium).

Après un temps convenable d’exposition lumineuse, on plonge le papier dans de l’eau pure, en opérant dans l’obscurité, et on le lave jusqu’à ce que l’eau cesse d’être colorée. L’excès de sel de fer non impressionné est enlevé par l’eau, et le bleu de Prusse fixé demeure sur le papier.

On a ainsi une épreuve négative, car les parties claires de l’objet sont indiquées par une teinte bleue et les traits noirs sont reproduits en blanc, puisqu’ils ont arrêté l’action lumineuse et empêché la formation du bleu de Prusse.

Si l’on veut obtenir des épreuves positives à traits bleus sur un fond blanc, on tire d’abord une épreuve négative en opérant à peu près comme il vient d’être dit. Le cliché négatif transparent ainsi obtenu sert à tirer l’épreuve positive donnant des traits bleus sur un fond blanc. Pour cela, on place le cliché négatif dans le châssis-presse, le côté sensible en contact avec le cliché. On produit ainsi un second renversement de l’image qui corrige le premier, l’épreuve positive est donc identique au modèle.

Après le fixage et le lavage, on a une copie à traits bleus sur fond blanc.

Tirage des positifs sur verre. — Les photographes font souvent des tirages d’épreuves positives sur verre. C’est ce qu’il faut faire quand ce cliché a été fendu, ou lorsque, ayant été trop développé, il nécessiterait une trop longue exposition pour le tirage.

Dans le premier cas, on fait la retouche de la fente sur le positif et une autre retouche sur le négatif, et le mal est réparé ; dans le second cas, on tire une épreuve sur une plaque sensible. L’épreuve positive étant sèche, on recommence la même opération, et on a un cliché négatif, qui est plus doux que l’original, et qui fournira un bon tirage.

Le grand emploi des épreuves positives sur verre, c’est la reproduction des objets d’histoire naturelle, d’appareils de physique, de mécanique, d’astronomie, ou les vues de monuments, qui doivent servir aux projections, dans l’enseignement et les cours publics. Il y a là un grand débouché de photographies positives sur verre. Le commerce de l’optique fournit ces clichés, mais il est facile de les produire soi-même, pour des recherches, ou pour des conférences et cours, en opérant comme il suit :

On emploie des glaces au gélatino-bromure, pour obtenir l’image négative, et on la développe aux sels de fer, selon le procédé ordinaire. Pour tirer l’épreuve positive, on emploie également la glace gélatino-bromurée. On obtient ainsi des épreuves de petit format, qui, agrandies dans la lanterne magique servant aux projections, rendent très bien les détails du modèle.

Les épreuves photographiques tirées sur verre et recouvertes de vernis copal ont été employées, dans ces derniers temps, pour remplacer économiquement les vitraux peints des églises. On s’en est servi également pour imiter en noir les vitraux colorés qu’il est de mode aujourd’hui de placer aux fenêtres.


CHAPITRE VII

les agrandissements. — appareils nouveaux pour l’éclairage des lentilles grossissantes.

Le besoin de l’agrandissement d’une image photographique se présente assez souvent.