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Fig. 292. — Le Goubet submergé.

— Vous n’avez plus qu’un quart d’heure !

— C’est bon, c’est bon ! Ça va bien !

… — Encore cinq minutes, dis-je à Prot, mon compagnon,

— C’est tout de même curieux, comme le temps passe vite.

— Ding ! Un coup de sonnette !

Le président de la commission. Les huit heures sont terminées. On va vous remonter. »

Le bateau expérimenté à Cherbourg est donc habitable. En ce qui concerne sa stabilité, les expériences sont concluantes. Le Goubet évoluait continuellement à Cherbourg, s’enfonçant à volonté à 0m,50, 1 mètre, 6 mètres, et 10 mètres. À cette profondeur, il manœuvrait avec la même régularité et la même précision.

Enfin, aucun arrêt dans la machine ne peut entraver sa marche, car il est pourvu de rames, et si l’air respirable manque, il suffit pour remonter à la surface de décrocher le poids de 900 kilogrammes, qu’il porte sous sa quille.

Le Goubet est demeuré impunément huit heures sous l’eau.

Il a l’avantage, au dire de l’inventeur, de rester immobile entre deux eaux, à une hauteur déterminée. Le Gymnote, actuellement à l’étude à l’arsenal de Toulon, et qui n’est guère autre chose qu’une torpille Whitehead agrandie, ne peut se tenir immergé que quand il est en mouvement ; aussitôt arrêté, il remonte forcément à la surface.

Fig. 293. — Le Goubet remonté à la surface de l’eau.

Le Goubet (fig. 292) a la forme d’un œuf allongé. Mais son museau pointu, les hublots de cristal de son dôme, qui sont comme des yeux vivants, les ailettes, en forme de nageoires, de ses flancs, la courbure de son ventre et sa queue hélicoïdale, lui donnent comme un air vague de bête d’Apocalypse.