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s’écartent trop, la résistance de l’arc lumineux augmente en proportion, et l’action du solénoïde T s’accroît, et le barreau est déplacé vers le haut. Si, au contraire, la résistance de l’arc diminue, c’est le solénoïde R qui devient prépondérant, et le mouvement inverse se produit. Si l’on règle convenablement le support des résistances des solénoïdes, l’équilibre du barreau sera indépendant des variations d’intensité du courant total : il ne dépendra plus que du rapport des courants principal et dérivé ou, ce qui revient au même, de la longueur de l’arc.

Fig. 323. — Régulateur Siemens.

Tel est le principe du régulateur différentiel, ou de la lampe différentielle Siemens. Dans la figure 323 on voit les principaux organes auxquels on vient de faire allusion. La tige supérieure, Z, porte, à l’aide de la pince, le charbon positif, g ; une traverse, b, porte le charbon négatif, n. La traverse b est fixe, de sorte que le foyer lumineux descend pendant toute la durée de la marche de l’appareil.

La lampe à régulateur Cance est aujourd’hui très répandue, en raison de sa simplicité. Son organe essentiel est une vis sans fin, verticale, qui peut tourner moyennant le mouvement d’un écrou, qui fait corps avec le porte-charbon du pôle positif.

Quand le courant électrique traverse l’appareil, les deux solénoïdes, ou aimants creux, placés sur le circuit de l’arc, et contenant un barreau de fer doux, attirent le barreau, qui est relié à une traverse supérieure. La traverse vient buter contre l’écrou supérieur et le maintient immobile ; ce qui empêche la vis de tourner et le charbon supérieur de descendre. Lorsque l’arc augmente de longueur, l’attraction des solénoïdes, et par suite, la pression sur l’écrou, diminuent, et la vis tourne, en produisant le rapprochement des charbons.

Ce mécanisme est, en quelque sorte, un frein électrique ; il possède une grande sensibilité et donne une fixité remarquable à la lumière.

On voit ces différents organes sur la figure 324 qui donne la coupe du régulateur Cance. Sur la vis centrale, V, se meut un écrou, A, faisant corps avec le porte-charbon positif, BB′. L’écrou, A, tend à descendre par son propre poids, et, comme les deux tringles latérales, CC, l’empêchent de tourner, il communique, en descendant, un mouvement de rotation à la vis V, laquelle est maintenue entre les deux plateaux de l’appareil.

À la partie supérieure de la lampe se trouve un second écrou, D, reposant sur une embase, E, fixée à la vis, et un plateau, F, soutenu par les noyaux, en fer,