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naturelle, que l’on a barrée au moyen d’une digue empierrée. Le radier est de 24m,50 au-dessus des turbines, qui sont au nombre de deux, l’usine étant installée de manière à en mettre en action une troisième si cela devient nécessaire.

Ces turbines font 182 tours par minute, et développent 50 chevaux-vapeur ; elles actionnent trois dynamos Zipernowsky, à courants alternatifs, de 24 000 watts chacune (2 000 volts et 12 ampères), construites par la Compagnie continentale Edison. Une de ces machines sert pour le circuit de Dieulefit, une autre pour celui de Valréas, la troisième est en réserve.

Ces localités sont reliées aux dynamos par deux lignes aériennes. Le réseau secondaire de Dieulefit est unique ; mais pour Valréas il a fallu trois groupes de transformateurs, formant autant de réseaux secondaires séparés.

L’éclairage public est produit par des lampes Edison-Swann, de 16 bougies ; quant à celui des particuliers, chacun a fait établir le système qu’il préfère.

Le prix de revient est d’environ 2 centimes par lampe-heure, de 16 bougies, soit le dixième de ce qu’aurait coûté le pétrole pour la même quantité de lumière. L’usine n’exige que deux personnes. Un seul employé est attaché au service de chaque ville, et il n’est occupé que quelques heures par jour.

L’éclairage électrique a été inauguré à Saint-Hilaire-du-Harcouët (Manche) le 5 mai 1889.

L’usine, installée à Vauroux, à 4 kilomètres, utilise une chute d’eau, pour produire la force motrice. Une machine dynamo Thury, pouvant donner 600 volts et 17 ampères, est mise en action par deux roues hydrauliques accouplées. Aux quatre coins de la ville, sont des batteries d’accumulateurs, qui reçoivent le courant de charge, pendant 16 heures.

C’est l’aiguille de l’horloge de la mairie qui, par son mouvement sur le cadran, allume et éteint à l’instant donné les lanternes municipales, lesquelles reçoivent directement le courant des accumulateurs.

À Montluçon (Allier), l’éclairage électrique des rues a été installé pour 600 lampes. L’installation comprend une machine à vapeur, d’une puissance maxima de 60 chevaux, et 2 machines dynamos, de 30 lampes chacune. La machine à vapeur actionnant les machines dynamos est horizontale, à condensation et à détente variable.

La vapeur est fournie par une chaudière horizontale, à corps principal cylindrique tubulaire, et à 2 réchauffeurs latéraux. La consommation de charbon, pour une marche de 7 heures, est de 480 kilogrammes, le nombre des lampes allumées étant de 300. Les machines dynamos sont à courant continu, du type Edison, disposées en dérivation. Pour une vitesse de 950 tours, elles développent une force électromotrice de 105 volts. Chaque machine dynamo est munie d’un régulateur, d’un ampèremètre et d’un voltmètre. Les lampes sont à incandescence de 16 bougies, disposées sur trois réseaux reliant la station centrale à 3 postes, distants de 500 à 600 mètres. Les câbles, en cuivre, sont composés de 3 torons de 12 fils, de 2 millimètres de diamètre.

Quelques habitants de Cuxac (Aude) ont pris l’initiative d’utiliser une chute d’eau pour éclairer leur ville au moyen de l’électricité.

Une turbine, de la puissance de 40 chevaux-vapeur, actionne deux machines dynamos Gramme. La canalisation entre l’usine et la ville, est aérienne, et se compose de deux câbles, de 70 millimètres carrés de section, et d’un fil compensateur, de 20 millimètres carrés de section, devant alimenter les lampes-témoins de l’usine.

Une batterie d’accumulateurs, de 116 élé-