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On organisera, comme première installation, le service d’au moins 10 000 lampes, de 16 bougies.

La concession aux entrepreneurs sera au maximum de dix-huit ans.

L’éclairage électrique de la Société des Houillères unies a été inauguré en Belgique, au mois de mars 1889. M. Julien Dulait, ingénieur, est arrivé à d’excellents résultats, dans le bassin de Charleroi.

La Société belge d’éclairage a organisé, à Gand, une station centrale d’électricité pour l’éclairage privé. Mais la Compagnie du gaz ayant le monopole de l’éclairage, toute lumière autre que la sienne ne peut être distribuée que dans des immeubles limités.

La Société conduit à ses frais le câble jusqu’au seuil de l’habitation de l’abonné, et celui-ci paye son installation intérieure.

La Société belge d’éclairage emploie le système de distribution Tudor, par accumulateurs.

L’éclairage électrique en Allemagne. — Les principaux établissements électriques de Berlin sont ceux des Usines d’électricité de Berlin, dont le cercle d’action comprenait, au commencement de 1889, presque tous les quartiers intérieurs. La rue principale de la ville, Sous les Tilleuls, a vu son éclairage électrique établi en 1888. Les deux nouvelles stations centrales qui ont été installées, et l’agrandissement des deux stations qui existaient, ont donné, depuis, une importance considérable à l’éclairage de Berlin.

Le 30 mai 1889, on inaugurait l’éclairage électrique à Marienbad, en Allemagne. Le courant est fourni par quatre dynamos Zipernowsky, à courants alternatifs et à excitation séparée. Ces machines ont une vitesse de 500 tours par minute ; elles produisent chacune 50 000 watts, et absorbent une force de 80 chevaux-vapeur. Des machines à vapeur les actionnent ; elles sont excitées par 3 machines dynamos, à courants continus, lesquelles donnent 3 000 watts. L’usine est éloignée de 2 kilomètres, et le courant est conduit par des canalisations aériennes, supportées par des poteaux en bois. Des cages en fer posées sur ces poteaux, renferment les transformateurs ; 60 lampes à incandescence sont employées pour l’éclairage public. L’éclairage privé emploie 1 800 lampes à incandescence, et 48 régulateurs.

Le Dr  Volt, président de la station électrotechnique d’essai, à Munich, a présenté à l’assemblée générale de l’Union polytechnique un rapport signalant les progrès sans cesse croissants de l’éclairage électrique dans cette ville.

Neuf Sociétés d’électricité, dont trois sont intéressées à l’entreprise municipale, ont établi, pour l’éclairage de Munich et de ses environs, 116 installations, comprenant 588 lampes à arc, et 23 231 lampes à incandescence, dont 4 900 pour les trois théâtres royaux.

D’après les communications statistiques de M. Diehl, Munich, en 1885, comptait 30 établissements d’éclairage électrique, alimentant 133 lampes à arc et environ 3 770 lampes à incandescence. En évaluant l’intensité lumineuse d’une lampe à arc à 900 bougies normales, et celle d’une lampe à incandescence à 16 bougies, on arrive à une somme de 99 700 bougies, pour les lampes à arc et de 60 320 bougies pour les lampes à incandescence, soit à un total général de 160 020 bougies.

Il en résulte que, de 1885 à 1888, la quantité de lumière fournie par l’électricité, s’est élevée, à Munich, de 160 020 à 900 896 bougies.

À Erfurt, la Compagnie continentale allemande, propriétaire de l’usine à gaz de cette ville, a conclu un traité pour l’éclairage à l’électricité, au moyen de machines dynamos actionnées par des moteurs à gaz.

À Francfort-sur-le-Mein, la Compagnie du gaz a installé une petite usine électrique,