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les produits de l’explosion, dont une partie cependant est conservée dans la chambre de compression.

Le cycle du moteur Otto s’opère donc en quatre temps : 1° aspiration du mélange détonant ; 2° compression dudit mélange ; 3° explosion et détente ; 4° échappement du gaz brûlé.

C’est à ce principe, appliqué pour la première fois par le mécanicien de Cologne, qu’il faut attribuer les succès du moteur à gaz. La compression préalable réduit la consommation de gaz à moins d’un mètre cube par cheval et par heure, et la marche à quatre temps, telle que M. Otto l’a réalisée, exclut toute complication de mécanisme.

Le moteur Otto compte deux types : le moteur horizontal et le moteur vertical.

Nous décrirons d’abord le moteur horizontal à un seul cylindre, représenté en coupe dans les figures 432, 433 et 434.

L’admission et l’allumage du mélange explosif d’air et de gaz se fait dans le cylindre C (fig. 434), au moyen d’un tiroir, mû par un arbre de distribution, D, tournant deux fois moins vite que celui du moteur. L’échappement des produits de l’explosion a lieu par la soupape e (fig. 432, 433 et 434) actionnée par un levier et une came fixe montée sur l’arbre de distribution.

Une came g (fig. 433), fixée sur un manchon monté sur l’arbre de distribution, mais pouvant se déplacer sous l’action du régulateur, commande la soupape d’admission G (fig. 432), du gaz au tiroir de distribution.

Lorsque le moteur tourne à sa vitesse normale, la position occupée par le manchon est telle que la soupape d’admission se trouve soulevée par la came lors de la rotation de l’arbre de distribution ; au contraire dès que la vitesse du moteur augmente, le manchon est déplacé sous l’action du régulateur, la came ne rencontre plus le levier qui commande la soupape d’admission ; l’introduction du gaz dans le cylindre ne se fait plus, et le moteur est ramené à sa vitesse normale. La sensibilité du régulateur permet de maintenir la vitesse du moteur aussi régulière que possible.

Pendant sa première course en avant, le piston aspire le mélange d’air et de gaz dans la chambre de compression C (fig. 434), et dans le cylindre à travers le canal I (fig. 435) pratiqué dans le fond du cylindre. L’air est amené par le tuyau a, au travers du récipient placé sous le cylindre, et le gaz pénètre, au travers du robinet G et des orifices d, dans le canal JJ′, où s’opère le mélange de gaz et d’air.

L’introduction du mélange cesse lorsque le piston est arrivé à bout de course. Au retour du piston tous les orifices se trouvent fermés, en sorte que le piston comprime, dans la chambre de compression C (fig.434), le mélange précédemment admis.

Une fois le piston à fond de course, l’allumage s’opère au moyen de deux brûleurs, l’un fixe b (fig. 435), l’autre mobile. Le brûleur mobile se compose d’une chambre I, pratiquée dans le tiroir, alimentée de gaz par un conduit b′ (fig. 435). Le gaz qui remplit la chambre s’enflamme au bec b et la flamme ainsi obtenue est transportée à l’orifice I, par le déplacement du tiroir, et provoque l’inflammation du mélange comprimé. Au moment de l’inflammation du mélange explosif, il n’y a plus de communication entre la flamme b et le canal I ; en sorte que l’extinction du bec allumé ne se produit jamais et l’inflammation a toujours lieu de la façon la plus certaine.

L’inflammation du mélange explosif projette le piston en avant ; c’est ce qui constitue la période motrice.

L’impulsion ainsi donnée au volant ramène ensuite le piston en arrière ; la soupape d’échappement se soulève sous l’action de la came e (fig. 432 et 433) et les produits de l’explosion sont chassés à l’air libre