Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 6.djvu/661

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Fig. 481. — Le photophone.

CHAPITRE IV

le photophone.

À l’invention du phonographe d’Edison, qui a fait le sujet des deux chapitres précédents, nous croyons devoir adjoindre une découverte extraordinaire due à un autre savant américain. Nous voulons parler du photophone, dont M. Graham Bell, l’inventeur du téléphone, fit en 1880 la prodigieuse découverte.

Nous disons la prodigieuse découverte. Il est impossible, en effet, de concevoir une plus brillante invention. M. Graham Bell a fait parler la lumière !

Ces mots suffisent pour faire apprécier l’immense originalité, et en même temps la portée extraordinaire de cette invention. Un rayon de lumière vient remplacer, comme transmetteur du son, les corps solides, liquides ou gazeux. Un rayon de soleil ou de lumière électrique fait l’office de conducteur métallique, pour transmettre les sons du téléphone. Cela confond vraiment l’imagination !

Les découvertes qui ont vu le jour à la fin de notre siècle, le téléphone, le phonographe, le microphone, le photophone, nous dévoilent une branche toute nouvelle de la physique, un ordre de faits dont les anciens physiciens n’avaient aucune idée. Il s’agit de phénomènes qui se passent dans l’intimité des molécules des corps, et qui se traduisent par des effets d’induction électrique ou électro-magnétique, ou par diverses vibrations des molécules d’une prodigieuse sensibilité, se manifestant pourtant au dehors et produisant des effets physiques extérieurs appréciables. Dans tous ces phénomènes nouveaux, on voit l’électricité jouer le rôle de la chaleur, la chaleur se changer en électricité, l’électricité produire le son, et venir, à son tour,