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réduit essentiellement à deux pièces, appelées le marteau et l’enclume.

Le marteau est une pièce cylindrique ayant le diamètre de la cartouche au bourrelet et la plus petite longueur possible, afin de réduire sa masse. Ce marteau est percé d’un canal incliné, de 3 millimètres de diamètre, pour le passage du percuteur destiné à l’inflammation de la cartouche. Un ergot, disposé parallèlement aux génératrices du cylindre, sert à maintenir le marteau dans la position convenable pour que le percuteur puisse être introduit dans le canal oblique, à travers une fente longitudinale ménagée dans la culasse.

L’enclume est un bouchon fileté qui sert à fermer la culasse.

C’est entre le marteau et l’enclume qu’on place le petit cylindre de cuivre rouge, de 13 millimètres de longueur et de 8 millimètres de diamètre, appelé crusher, dont l’écrasement doit servir à mesurer la pression exercée sur le culot de la cartouche.

La mise de feu est obtenue au moyen d’un percuteur spécial, disposé de façon à obtenir le relèvement automatique du marteau, après le choc sur le percuteur. Il est essentiel de n’opérer qu’avec des cartouches métalliques, préalablement plongées dans l’huile de pied de bœuf.

Les pressions mesurées varient généralement de 1 500 à 2 500 atmosphères selon la vivacité ou la lenteur des poudres essayées. Ce sont ces pressions considérables que doit pouvoir supporter une bonne arme de chasse, car souvent les chasseurs graissent la chambre du fusil afin de faciliter l’introduction et l’extraction des cartouches, et ils se placent ainsi dans des conditions défavorables pour la préservation de l’appareil de fermeture de leur arme.

Pour la mesure de vitesse, on se sert de l’installation suivante :

1o Un fusil de guerre, modèle 1874, monté sur un chevalet fixe et muni d’un dispositif spécial pour la mesure des pressions (appareil crusher). En vue de la mesure des vitesses, un fil de cuivre argenté, tendu sur la bouche du canon, est destiné à être rompu par le passage de la balle.

2o Une plaque-cible en acier chromé, boulonnée sur un support fixe et munie d’un interrupteur spécial proposé par l’École normale de tir du Camp de Châlons. Cet interrupteur est traversé par un courant qui se trouve rompu au moindre choc imprimé à la plaque d’avant en arrière.

3o Un chronographe Le Boulengé, composé essentiellement de deux électro-aimants qui maintiennent par attraction magnétique deux tiges cylindriques suspendues verticalement, dont l’une est garnie d’une cartouche en zinc.

Au moment où la balle sort de la bouche du canon, le courant de l’un des électro-aimants se trouve rompu et la plus longue des deux tiges, dite chronomètre, se détache librement. Dès que la balle frappe la plaque-cible le courant du second électro-aimant se trouve également rompu et la plus petite tige tombe à son tour et déclanche un couteau qui vient frapper horizontalement la cartouche du chronomètre en marche.

Une formule très simple permet de déduire, de la hauteur du trait ainsi obtenu, la vitesse du projectile.

Pour mesurer la densité des poudres à gros grains, on se sert du densimètre Bianchi, dit balance pneumatique, aujourd’hui d’un usage universel.

Le mode opératoire consiste à peser un œuf en fonte préalablement rempli de mercure, puis à le peser plein de mercure et d’un poids déterminé de poudre. Connaissant la densité du mercure à la température de l’expérience, on en déduit le poids spécifique cherché.

L’appareil est complété par une balance