— Mais certainement, ajouta-t-elle aussitôt sans la moindre arrière pensée.
— Y es-tu déjà allée ?
Laure rougit à cette question.
— Oui. une ou deux fois cet hiver.
De ces deux journées mémorables, dans sa vie jusqu’à ce jour si dépourvue d’imprévu, les moindres détails lui reviennent à la mémoire. Le jour de leurs fiançailles, celui où ils avaient décidé de fixer irrévocablement la date de leur union. Chaque fois, elle y avait été conduite par Alexandre. Comme il était étroitement lié à sa vie, mais elle ne voulut rien préciser, afin d’éviter les questions possibles de sa mère. Celle-ci la regarda, non sans orgueil, mais avec un reste de soupçon.
— Comme tu es émancipée.
— Si vous êtes ma mère, je suis la digne fille de ma digne mère. Jusqu’à ce jour personne n’a eu un mot à redire de ma conduite.
Elle détourna la tête pour cacher son trouble. Que venait-elle de dire : « si vous êtes ma mère. » Et en même temps, la pensée lui était venue de sa visite à la chambre du jeune homme, elle revoyait, avec un malaise indéfinissable, la concierge et son regard rien moins que désobligeant.
— Si je suis ta mère !….
C’était un cri plutôt qu’une parole échappée du cœur de cette femme trop cruellement blessée.
— Ma foi, oui, maman, que n’ai-je pas supposé depuis hier ?