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TRAGEDIE

De cetui qui d’Achil’fiſt Patrocle etranger,
Quiſes bandes laiſſant par lui effeminees
Trouue au dueil de cent ans les ombres deſtinees
Ausyeus du nocher fourt eſclaue ſous lalong
Anbucheron egalle, o egalle a vn Roy.

L’ombre.

Achille ne crois point que de ta main il meure
Car encores fillé la Parque n’a fon heure,
Sa maiſon lui nourrit, ie le peux deuiner,
Ceruy qui doit le cours de ſes ans terminer,
La Parque ne veule pas de ta main qu’il perijſe
De peur que ſon tombeau de la main n’orgueillife,
Er que quelqu’un des liens vantant ſon honneur vain,
Ne die que d’Achille il meritoit la main.
Il ſera tot meurtri cor encore coulpable
Clytemneſtre fera de la mort miſerable
Laiffe tandis Achile, Achille laiſſe en paix
Nos peuples deſastrez las filen fuſt iamais
Er qui ſans le ſecours du mollet Æacide
Se font campez en vain comme en vain de l’Aulide
Defancrames alors que des vens courontez.
Par Diane aux eſcueilz nous feuſmes repouffez,
D’une eſtrange fureur, par ce Roy meritee,
Qui forcenoir ſur nous a grand torr irritee.
Orle grec de ce lieu vaincueur ſeleuera,
Mais noftre honneur blefédesant il vengera
Pourtant ai-je pitié de ceſte Polixene
Qui n’atent comme elle eſt de ſes noces l’estrene
Et bien toſt on dira dedans ce champ Troien,
Voila ou a eſté le mur Neptunien.