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DE DUMAS A ROSTAND

vers toute la société parisienne. Régine est perdue de réputation. Elle l’ignore encore, mais celui qui a fait le mal le sait et s’en désespère. Non seulement il a rompu toute relation avec la misérable qui a ébruité le secret, mais il s’est pris d’une passion profonde pour sa victime. Pour mettre le comble à ses remords, il apprend que les circonstances qui l’ont déçu ont une explication toute naturelle et que Régine, en dépit de ses libres allures, est la pureté même. Il n’y a qu’une façon de réparer son tort et de démentir les bruits dont il est l’auteur : c’est d’épouser celle qu’il a calomniée. Il lui dira donc son amour, mais en même temps il lui confessera sa faute. Ces deux aveux, dont le premier serait si facile s’il ne devait être suivi du second, qui est si cruel, remplissaient une scène très émouvante, bien qu’elle soit gâtée, en certains endroits, par ce maniérisme, par cette laborieuse subtilité d’expression, trop fréquents dans les romans de M. Hervieu. Le marquis de Nohan qui a, comme je viens de le dire, deux aveux à faire, soumet à Régine de Vesles la question de savoir lequel doit avoir la priorité : c’est ainsi qu’on discute l’ordre du jour à la Chambre. « Supposez qu’un homme soit